L’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est déclaré vivement préoccupée mardi par l’augmentation des déplacements dans plusieurs régions de la République démocratique du Congo (RDC) et l’afflux continu de réfugiés vers les pays voisins.
Depuis 2015, le nombre de déplacés internes a plus que doublé. Actuellement, la RDC compte 3,9 millions de déplacés internes dont environ 428.000 au cours des trois derniers mois seulement. Depuis un an, environ 100.000 Congolais ont également fui vers des pays voisins.
Selon l’agence onusienne, de nombreuses régions du pays sont en proie, de la part des milices, à des troubles et des violences qui sont nourris par des conflits ethniques et territoriaux. Dans la province de Tanganyika par exemple, quelque 584.000 personnes sont déplacées internes à la suite du conflit intercommunautaire entre les groupes Twa et Luba qui a dégénéré l’an dernier.
conflit intercommunautaire
Cette crise dans cette partie orientale congolaise a d’ailleurs débordé cette année dans la province voisine du Haut-Katanga. « Alors que les affrontements avec l’armée se poursuivent, plusieurs dizaines de civils ont été obligés de fuir les meurtres, les pillages, les extorsions, la torture ou les traitements inhumains », a fait remarquer le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d’une conférence de presse ce mardi au Palais des Nations à Genève.
éviter les épidémies
Certains Congolais ont dû se réfugier en Zambie voisine où 5.400 civils sont temporairement hébergés au centre de transit de Kenani situé près de la frontière. « Alors que la saison des pluies a commencé, il faut d’urgence intensifier l’aide dans les domaines de la santé publique, de l’assainissement et de l’approvisionnement en eau afin d’éviter les épidémies », a souligné Adrian Edwards.
Toujours dans l’est de la RDC, la violence a repris dans les provinces du Nord- et du Sud-Kivu, avec la présence d’une multitude de groupes armés dont la plupart sont locaux. Au Nord-Kivu, plus d’un million de civils sont déplacés internes. Dans le Sud-Kivu, où environ 545.000 personnes sont déplacées internes, la situation sécuritaire s’est détériorée en septembre dernier dans les territoires de Fizi et d’Uvira, du fait d’affrontements entre les milices et les forces armées.