L’ONU a qualifié vendredi « d’inacceptables » les blocages et retards, par les autorités du Yémen, de l’aide humanitaire destinée à répondre à la « plus grande crise humanitaire », actuellement dans le monde, dans un contexte de grande insécurité alimentaire et d’épidémie de choléra.
« Trop souvent, les autorités de facto de Sanaa retardent ou bloquent l’aide humanitaire ou les mouvements du personnel humanitaire, y compris ceux en réponse au choléra », a déploré le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence, Mark Lowcock, lors d’une réunion de haut niveau en marge du débat général de la 72e session de l’Assemblée générale des Nations Unies, à laquelle ont également participé Margot Walström, Ministre des affaires étrangères suédoise, et son homologue néerlandais Bert Koenders.
La situation au Yémen est une catastrophe absolue
Cette situation est « inacceptable », a-t-il précisé. « Le Yémen est confronté à la plus grande crise humanitaire au monde, avec près de 21 millions de personnes ayant besoin d’aide ou de protection d’urgence. La plupart d’entre elles sont des enfants ».
Un communiqué résumant la réunion parle quant à lui de 17 millions de Yéménites en insécurité alimentaire dont 7 millions proches de la famine.
insécurité alimentaire et famine
« La situation au Yémen est une catastrophe absolue », a renchéri David Beasley, Directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM) lors d’un autre événement en marge de l’Assemblée générale tenu ce même jour. M. Beasley a noté que le PAM a reçu seulement la moitié des fonds nécessaires, ajoutant qu’il était du rôle des Etats du Golfe de « prendre leurs responsabilités » et de « combler ce manque».
L’ONU déplore aussi la fermeture au trafic commercial de l’aéroport international de Sanaa, qui a réduit l’accès des Yéménites à la nourriture et au carburant, « a empêché des milliers de Yéménites de voyager à l’étranger pour obtenir des soins médicaux », et « restreint l’importation de certaines fournitures médicales ».
Le chef de l’humanitaire de l’ONU a réclamé une reprise « immédiate » des vols commerciaux, « en particulier pour les vols humanitaires ».
M. Lowcock a appelé également les autorités du Yémen à permettre aux « agents de santé, aux enseignants, et au personnel de l’assainissement des eaux du Yémen de faire leur travail ».
Des arriérés de salaire, remontant à octobre 2016, accélèrent l’effondrement des services publics au Yémen.
Dans ce contexte, l’ONU a demandé à la communauté internationale une contribution financière pour garantir un salaire aux 1,2 million de salariés du secteur public.