Le Conseil de sécurité et le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, ont condamné mardi le dernier tir de missile balistique par la République populaire démocratique de Corée (RPDC).
Mardi matin (heure locale), la Corée du Nord a procédé, en violation des résolutions du Conseil de sécurité, au tir d’un missile qui a survolé le Japon. Selon les informations rapportées par la presse, le missile a aurait parcouru une distance de 2.700 kilomètres avant de s’écraser dans l’océan Pacifique à 1.180 kilomètres à l’est de l’île japonaise d’Hokkaido.
« Le tir porte atteinte à la sécurité et à la stabilité régionales et aux efforts visant à créer un espace de dialogue », a déclaré mardi matin l’adjointe au porte-parole du Secrétaire général, Eri Kaneko, dans un communiqué de presse.
« Le Secrétaire général demande au gouvernement de la RPDC de respecter entièrement ses obligations internationales et d’oeuvrer à la réouverture des canaux de communication », a-t-elle ajouté, précisant que le chef de l’ONU reste en contact étroit avec toutes les parties concernées.
réunion à huis clos sur demande du Japon, de la Corée du Sud et des Etats Unis
Le 16 août dernier, le Secrétaire général avait rappelé que la solution aux tensions sur la péninsule coréenne devait être politique. « A mesure que les tensions augmentent, le risque de malentendu, d’erreur de calcul et d’escalade augmente » avait dit M. Guterres lors d’un point de presse à New York, appelant « à se concentrer sur la diplomatie ».
A la demande du Japon, des Etats-Unis et de la République de Corée, le Conseil de sécurité s’est réuni d’urgence à huis-clos mardi après-midi suite au tir de missile nord-coréen effectué la veille.
Dans une déclaration présidentielle publiée mardi soir, le Conseil a fermement condamné le tir de missile effectué lundi par la Corée du Nord ainsi que les multiples tirs de missiles balistiques qu’elle a mené vendredi dernier.
Les membres du Conseil ont en outre condamné Pyongyang pour « ses actions scandaleuses » et lui ont demandé de les cesser immédiatement. Les 15 ont souligné que les actions de la RPDC ne constituent pas seulement une menace pour la région, mais pour tous les États membres de l’ONU.
des « actions scandaleuses »
« La RPDC, en procédant à un tel tir au dessus du Japon, avec ses actions et ses déclarations publiques récentes, a délibérément miné la paix et la stabilité régionales et a causé de graves problèmes de sécurité dans le monde », ont dit les membres du Conseil.
Résolus dans leur engagement envers une péninsule coréenne dénucléarisée, les membres du Conseil ont souligné « l’importance vitale d’actions immédiates et concrètes » pour réduire les tensions dans la région. Ils ont exigé de la RPDC qu’elle ne procède pas à d’autres tirs de missiles balistiques.
armes nucléaires et « armes de destruction massive »
Les 15 ont en outre demandé en outre à la Corée du Nord de se conformer immédiatement à toutes ses autres obligations en vertu de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Ces obligations exigent entre autre l’abandon de toutes les armes nucléaires et de toutes autres armes de destruction massive existantes et de ne pas procéder à d’autres essais nucléaires ou à toute autre provocation.
Le 5 août dernier, le Conseil de sécurité avait adopté à l’unanimité des sanctions à l’encontre de Pyongyang. Ces sanctions comprennent notamment un embargo complet sur certaines catégories d’exportations en provenance de la RPDC, le gel des avoir d’entités et personnalités nord-coréennes, et l’interdiction aux Etats d’augmenter le nombre de permis de travail accordés aux ressortissants nord-coréens.