Les Nations Unies ont demandé vendredi l’ouverture d’enquêtes « crédibles, exhaustives et impartiales » sur les dernières frappes aériennes au Yémen menées par les forces de la coalition dirigée par l’Arabie saoudite.
Selon le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), 58 civils ont été tués dans des attaques au Yémen entre le 17 et le 24 août, dont 42 personnes suite à des frappes aériennes de la coalition sous commandement saoudien.
La frappe la plus meurtrière a eu lieu mercredi contre l’hôtel Istirahat Al Shahab situé dans le Gouvernorat de Sana’a. Selon des témoins, 67 personnes se trouvaient dans l’hôtel au moment de l’attaque. « Jusqu’à présent, nous avons pu confirmer que 33 civils ont été tués et que 25 personnes ont été blessées dans l’attaque », a déclaré une porte-parole du HCDH, Liz Throssell, lors d’un point de presse à Genève.
Quatre autres attaques aériennes de la coalition sur des villages yéménites ont fait plusieurs victimes en moins d’une semaine. « Dans tous ces cas, des civils ont été tués et blessés, les témoins ont déclaré qu’il n’y avait pas eu d’avertissement sur le fait qu’une attaque était imminente », a souligné Mme Throssell.
Dans ce contexte d’attaques meurtrières, le HCDH a rappelé que « les attaques visant des civils ou des biens à caractère civil sont interdites par le droit international humanitaire, qui interdit également les attaques indiscriminées ou disproportionnées. « Nous rappelons à toutes les parties au conflit, y compris la Coalition, leur devoir de garantir le plein respect du droit international humanitaire », a déclaré la porte-parole du Haut-Commissariat.
Depuis mars 2015, date du début du conflit au Yémen, le HCDH a recensé 13.829 victimes civiles, dont 5.110 personnes tuées et 8.719 blessées. « Ces chiffres reposent sur les pertes vérifiées individuellement par notre bureau du Yémen. Le nombre total est probablement beaucoup plus élevé », a précisé Mme Throssell.
La semaine dernière, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Stephen O’Brien, avait dénoncé devant le Conseil de sécurité la brutalité des méthodes de guerre utilisées au Yémen. « Même les guerres obéissent à des règles, ou du moins elles le devraient », avait dit M. O’Brien aux 15 membres du Conseil, rappelant que seule la coalition dirigée par l’Arabie saoudite disposait de moyens aériens pour mener des frappes au Yémen.