Edito – Manuel Valls, membre du parti socialiste a perdu la primaire de la Belle Alliance Populaire. Il s’était engagé à soutenir le vainqueur de cette élection élargie. Mais depuis une dizaine de jours, et à quelques semaines du premier tour de l’élection présidentielle, l’ancien Premier ministre multiplie les sorties publiques critiques contre Benoit Hamon pourtant désigné démocratiquement vainqueur de la primaire. Et provoque un désordre majeur au sein de son propre parti déjà tiraillé entre, à sa gauche, Jean Luc Mélenchon, et à sa droite, Emmanuel Macron. Lesquels ont refusé de se soumettre au vote populaire lors des primaires.
A l’instar de Laurent Fabius lors du référendum sur le traité constitutionnel sur l’Union européenne ou de Benoit Hamon sur plusieurs textes présentés à l’Assemblée par le gouvernement Valls, ce dernier considère que le respect du vote de son parti ou de ses représentants, de la démocratie, vaut moins que la défense de certaines idées.
Déplorable dans tous les cas : quel exemple est il donné aux citoyens par ces élites politiques ? Que chacun peut s’affranchir de la parole donnée. Et pis encore du résultat d’un scrutin démocratique. Valeur pourtant fondamentale, de la République et du Parti socialiste. A pousser plus loin ce raisonnement, c’est tout l’état de droit qui pourrait s’effondrer. Avec la montée des populismes et de l’extrême droite, loin de tenter d’apaiser les futurs électeurs, Manuel Valls sème le trouble. Inacceptable.