
témoignage de fonte à la cire perdue. © Cliché D.
Bagault, C2RMF
Le secret de fabrication d’une amulette en cuivre vieille de 6000 ans vient d’être élucidé, grâce à une nouvelle approche d’imagerie spectrale de photoluminescence UV/visible. Des scientifiques toulousains ont participé à la résolution de ce mystère.
C’est le plus ancien objet fabriqué à la cire perdue : 6000 ans. Découvert au début des années 1980, son mystère n’a été résolu que 35 ans plus tard. Avec l’apport de nouvelles technologies, et l’intervention des chercheurs du laboratoire « Travaux et recherches archéologiques sur les cultures, les espaces et les sociétés » de l’Université de Toulouse Jean-Jaurès.
Sous la loupe des chercheurs : une amulette en cuivre, découverte dans les années 1980 sur une parcelle occupée il y a 6000 ans, dans un haut lieu d’innovation depuis le Néolithique : Mehrgarh, dans l’actuel Pakistan.
La forme de cet objet indique qu’il a été conçu avec la première technique de fonderie de
précision : la fonte à la cire perdue (qui est encore utilisée de nos jours). Ce procédé part d’un modèle
sculpté dans un matériau à bas point de fusion comme la cire d’abeille. Le modèle est enrobé de terre
argileuse, l’ensemble chauffé pour évacuer la cire, puis cuit. Le moule est alors rempli de métal en fusion puis brisé pour libérer l’objet métallique. On n’en savait pas plus sur la fabrication de cette amulette en cuivre, jusqu’à cette nouvelle approche par photoluminescence, qui vient de révéler une structure interne… inattendue !
Les chercheurs ont découvert des bâtonnets, invisibles avec toutes les autres approches
testées. La forme et la disposition de ces bâtonnets ont permis à l’équipe de reconstruire la chaîne de
fabrication de l’amulette avec un niveau de détail sans précédent pour un objet aussi corrodé.