
La région Occitanie a décidé d’ouvrir un concours pour créer sa « nouvelle identité visuelle ». La méthode déplaît fortement à une majorité de professionnels. A juste titre.
Couac de la communication du nouveau conseil régional d’Occitanie. Pourtant, l’idée peut sembler a priori intéressante : lancer, à la place d’un appel d’offre avec conditions réglementées par la loi et donc censées protéger les citoyens de l’arbitraire, un concours ouvert à toutes et tous pour élaborer la nouvelle identité visuelle de l’institution née de la fusion des région Midi Pyrénées et Languedoc Roussillon.
A l’issue du concours, les 3 premiers lauréats recevront un prix de 3 000 à 8 000 €. Pour une activité parfois facturée des dizaines de milliers d’euros par des agences de communications. Quant à ceux dont le travail n’aura pas été retenu, ils auront travaillé pour rien. Pis encore précise le règlement du concours « La Région se réserve le droit de ne retenir aucun projet si les œuvres ne répondent pas aux critères énoncés ou d’annuler ou de suspendre le concours si les circonstances l’exigent sans que sa responsabilité puisse se trouver engagée de ce fait ». Ou autrement dit de ne rémunérer aucune des heures passées par les candidats.
En lançant un concours pour élaborer la nouvelle charte graphique de la région, l’entourage de Carole Delga met les pieds dans un concept régulièrement critiqué par les artistes et les graphistes : celui de « de travail spéculatif« .
Le travail spéculatif peut se définir comme « le fait d’espérer gagner un contrat en produisant ses idées gratuitement pour un prospect ou un client« .
L’alliance Française des Designers, syndicat professionnel qui déclare 1800 membres qualifie ce concours d’aberration et pointe un projet blacklisté.