
Opinion – Nous sommes prêts à accueillir par Christophe Borgel, député de Haute Garonne
Depuis plusieurs semaines, nous voyons sous nos yeux, le drame que vivent des milliers d’hommes et de femmes poussés à quitter leur pays par la peur et la misère.
L’image de cet enfant échoué sur une plage turque est insoutenable. Il représente aujourd’hui l’humanité toute entière.
Le Président de la République François Hollande et la chancelière Angela Merkel ont rappelé la nécessité pour l’Europe d’accueillir.
Nous voulons leur répondre, nous sommes prêts en tant que maires à y prendre notre part.
Nous connaissons la complexité de la question des migrants, mais nous voulons d’abord réagir en êtres humains, en républicains.
Les maires de la 9e circonscription
Jean-Marc BERGIA, Maire de Saubens
Yves CADAS, Maire de Labarthe-sur-Lèze
Jean-Baptiste CASETTA, Maire de Pins-Justaret
Christian CHATONNAY, Maire de Roques-sur-Garonne
Jean-Louis COLL, Maire de Pinsaguel
Daniel ESPINOSA, Maire d’Eaunes
Jean-Claude GARAUD, Maire de Villate
Christophe LUBAC, Maire de Ramonville
Michel PEREZ, Maire de Roquettes
Jean-Claude ROUANE, Maire de Lagardelle-sur-Lèze
Thierry SUAUD, Maire de Portet-sur-Garonne
Le député de la 9e circonscription de Haute-Garonne
Christophe BORGEL
Insoutenable
Cette photo d’un enfant, échoué, mort, au bord d’une plage turque est insoutenable.
Cet enfant mort représente à ce moment-là l’humanité toute entière. L’urgence immédiate devant ce drame est de tendre la main et d’accueillir.
C’est une urgence pour la France.
C’est une urgence pour l’Europe.
J’entends déjà les arguments : attention, en France, le Front National fait des scores très élevés. En Europe, l’extrême droite gagne partout. Il faut en tenir compte. Face à ce drame, nous sommes à un de ces moments où ce que l’on dit, ce que l’on fait donne à lui seul l’image du monde que l’on veut construire.
J’entends les questions. Est-ce que vous ne craignez pas d’être accusés de naïveté comme l’a été Lionel Jospin en 2002 ? Mais la gauche au pouvoir depuis 2012 montre qu’il est possible, tout à la fois de réformer le droit d’asile pour le rendre plus rapide et plus juste et en même temps, de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité des Français.
La gauche au pouvoir depuis 2012 a montré qu’il était possible d’avoir en même temps comme priorités, la sécurité, la justice, l’éducation et la culture.
J’entends l’interrogation, l’inquiétude quand au même moment se posent deux questions : celle de la lutte contre le terrorisme et celle d’une vague migratoire qui arrive sur l’Europe. Mais aucun républicain ne peut accepter le moindre amalgame.
Aucun républicain ne peut accepter de faire comme si ces hommes, ces femmes, poussés à quitter leur pays dans d’effroyables conditions, par la peur de la guerre, des répressions, par la misère, par la recherche tout simplement d’un avenir pour leur enfant, cachaient en leur sein des terroristes.
Le Président de la République François Hollande et la Chancelière Angela Merkel ont appelé ensemble l’Europe à jouer son rôle avec lucidité mais conformément à ses valeurs.
On aimerait que les institutions européennes qui sont capables de fermeté pour faire respecter la règle des 3% de déficit public, le soient aussi pour faire respecter les valeurs qui sont celles de l’Europe et qui sont bafouées par les mesures prises par la Hongrie.
Insoutenable, l’image de cet enfant mort sur une plage doit réveiller les consciences républicaines.