Le Comité spécial de l’ONU chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme de la population des territoires palestiniens occupés a déclaré lundi que la politique de colonisation israélienne est la principal cause de l’escalade de la violence dans la région.
Dans un communiqué de presse rendu public à l’issue d’une visite de cinq jours de ses membres à Amman, en Jordanie, le Comité spécial de l’ONU a déclaré que l’origine de la flambée de violence actuelle dans les territoires palestiniens occupés réside essentiellement dans « la politique ininterrompue d’expansion des colonies et le climat d’impunité concernant les activités des colons ».
Le Comité spécial a déclaré avoir basé ses conclusions sur une série de réunions avec des groupes de la société civile et des responsables palestiniens basés à Amman.
Au cours des dernières semaines, en effet, la Cisjordanie occupée, Jérusalem-Est et la bande de Gaza ont été le cadre d’affrontements et d’actes de violence, notamment suite à l’attaque terroriste du vendredi 31 juillet, durant laquelle un enfant palestinien de 18 mois a été tué lors d’un incendie criminel perpétré par des colons israéliens dans le village de Duma, près de Naplouse. Le père de l’enfant est également décédé le 8 août dernier des suites des graves blessures qu’il avait subi durant cette attaque, qui a suscité une condamnation à l’échelle mondiale.
En plus des violences, le Comité spécial a également été informé d’une « augmentation des violations des droits de l’homme » à l’encontre des femmes et des enfants suite à l’usage répété de raids nocturnes et de chiens policiers par les autorités israéliennes. Les membres du Comité ont ainsi déclaré que de nombreuses femmes ont été soumises à un « traitement humiliant, en présence de leurs familles » au cours de ces opérations.
La situation concernant le rythme de la reconstruction de Gaza suite au conflit dévastateur de l’été 2014 a également été porté à l’attention du Comité spécial des Nations Unies par des représentants de la société civile, qui se sont plaints de la lenteur du processus.
Parallèlement, les experts de l’ONU ont abordé la question du déficit chronique de financement affectant l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui traverse actuellement la plus grave crise financière de son histoire.
Le Comité spécial a déclaré que si l’UNRWA ne percevait pas rapidement de contributions supplémentaires, sa capacité à assurer des services éducatifs dans les territoires palestiniens occupés serait « sérieusement compromise ».