Une première mondiale pour le stockage de données sur polymères
Des chercheurs sont pour la première fois parvenus à inscrire un code binaire sur un polymère synthétique. Inspirée par la manière dont l’ADN conserve une énorme quantité de données génétiques, une équipe de l’Institut Charles Sadron de Strasbourg (CNRS) et de l’Institut de chimie radicalaire (CNRS/Aix Marseille Université) a synthétisé et lu un message de plusieurs bits sur un polymère artificiel. Ces travaux ont été publiés dans Nature Communications le 26 mai 2015.
Avec ses 3,4 milliards de paires de bases, l’ADN humain compile une gigantesque masse d’informations dans un volume infime. Toute l’information qui y est stockée s’exprime grâce à quatre bases azotées : A, T, G et C. Des chercheurs avaient déjà réussi à utiliser l’alternance de ces véritables briques moléculaires pour reproduire un code binaire. Mais face aux limites techniques que pose l’ADN, il fallait encore développer le premier polymère synthétique, plus maniable et moins onéreux, apte à conserver des données binaires. Cette première mondiale vient d’être accomplie par une équipe de scientifiques français du CNRS et d’Aix-Marseille université.
codes-barres moléculaires
L’équipe souhaite stocker des messages de quelques kilooctets, voire mégaoctets, d’ici trois à cinq ans. Cette technique, brevetée par le CNRS, permet aussi le développement à court terme de codes-barres moléculaires. Les séquences fourniraient un étiquetage extrêmement complexe à falsifier, idéal pour des denrées à forte valeur ajoutée comme les produits de luxe et les médicaments. L’utilisation de monomères et de codes secrets, connus seulement par le laboratoire et l’industriel, rendrait les contrefaçons extrêmement difficiles