Opinion – LGV Toulouse Bordeaux « un projet fourre tout » par France nature Environnement
Le Grand Projet ferroviaire du Sud Ouest (GPSO) comporte trois opérations faisant l’objet de trois enquêtes publiques simultanées, qui ont mobilité pendant de long mois une trentaine de commissaires enquêteurs. La commission d’enquête publique sur les projets de lignes à grande vitesse (LGV) Bordeaux-Toulouse et bordeaux-Dax, vers l’Espagne, a rendu un avis défavorable, le 27 mars 2015, sur la déclaration d’utilité publique de ces projets. Parallèlement, la commission d’enquête a donné un avis défavorable à la déclaration d’utilité publique des travaux nécessaires à la réalisation des Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse (AFNT) et un avis favorable au projet d’aménagements ferroviaire au sud de Bordeaux. Réactions de France Nature Environnement…
Un projet global incohérent
Le besoin de grande vitesse s’avère très contestable et non partagé par l’opinion publique. Le gain de temps, longtemps plébiscité, ne convainc plus. Le modèle LGV a atteint ses limites, comme ceci a été confirmé par de nombreux rapports[1]. La rentabilité socio-économique n’est plus à la hauteur des attentes et les impacts environnementaux sont toujours décriés.
Pour Michel Dubromel, Vice-président et responsable du réseau transports et mobilités durables de FNE : « Les projets de ligne à grande vitesse Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax ont été privilégiés à l’entretien et la modernisation du réseau existant, malgré leurs impacts importants sur l’environnement et leur rentabilité socio-économique insuffisante, sans parler de l’incertitude en ce qui concerne le financement. Il ne faut pas s’étonner de l’avis défavorable de la commission d’enquête publique. »
En revanche, FNE ne comprend pas l’avis défavorable de la commission d’enquête publique portant sur la réalisation des Aménagements Ferroviaires au Nord de Toulouse. Les aménagements du tronçon de voies actuelles nord toulousain notamment le doublement des voies au Nord de Toulouse (tronçon Toulouse-Saint Jory) de manière contiguë avec les voies existantes ont deux intérêts en terme de mobilité : augmenter de façon conséquente la fréquence des TER sur cette ligne et rajouter plusieurs haltes (micro-gares), sans compter les aménagements permettant la réduction du bruit pour les riverains.
Un besoin de solutions alternatives pour le Sud Ouest
Le GPSO ne répond pas aux demandes sociétales actuelles et à venir : défi de la transition énergétique, arrêt de l’artificialisation des terres agricoles et naturelles, développement du fret ferroviaire, des liaisons ferroviaires à plus haute fréquence…
FNE considère qu’un projet « fourre-tout » ne répond en rien aux besoins de la majorité de la population, qu’il n’est absolument pas rentable sur le plan économique et donc qu’il n’est pas opportun. FNE, qui soutient l’amélioration des dessertes ferroviaires en Aquitaine et Midi-Pyrénées, demande à ce que la commande politique soit revue et fondée sur une expression des besoins de mobilité. Pour FNE, il faut améliorer et moderniser les lignes existantes nécessaires pour assurer les dessertes de proximité et dénoncer les impacts désastreux qu’auraient ces projets de LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax sur la biodiversité, les zones humides et les cours d’eau, sur l’économie agricole, sur le cadre de vie.
Denez L’Hostis, président de FNE : « Une remise à plat du Grand Projet ferroviaire du Sud Ouest est nécessaire. Nous souhaitons que l’Etat s’engage et confirme sa volonté de garantir l’accès et l’amélioration des dessertes de proximité dans le Sud Ouest en demandant à la SNCF Réseau de proposer des solutions alternatives à la grande vitesse. Il faut donner la priorité aux transports du quotidien pour offrir une alternative à « l’auto solo.»