Opinion – Loi Macron article 49-3 un coup de force anti démocratique par Christian Picquet, Porte-parole de Gauche unitaire
Co-fondateur du Front de gauche Conseiller régional de Midi-Pyrénées
Monsieur MACRON avait cru pouvoir faire adopter une loi de honte sociale. Une loi qui, au-delà du travail le dimanche et dans un pays ravagé par le chômage, s’emploie à démolir le droit du travail, à faciliter les licenciements, à diminuer les protections collectives des salariés, à conduire de nouvelles privatisations, à déréglementer des pans entiers de l’économie.
Le recours de l’exécutif à l’article 49-3 relève non seulement du coup de force anti-démocratique scandaleux, qui prive la représentation nationale de ses prérogatives législatives. Mais il sanctionne surtout l’échec retentissant d’une méthode, celle d’un Premier ministre autiste et autoritaire. À bafouer les attentes sociales de nos concitoyens, à ignorer l’aspiration à un nouveau pacte républicain qu’ont exprimée les immenses marches des 10 et 11 janvier, à traiter par le mépris les amendements de nombreux députés de gauche, il aura fini par se retrouver minoritaire à l’Assemblée nationale.
Je salue, à cet égard, les députés socialistes et écologistes qui, aux côtés de ceux du Front de gauche, avaient annoncé qu’ils voteraient contre la loi MACRON, entendant demeurer fidèles à leurs convictions comme au mandat que leur ont confié les électeurs.
Enfermé dans une logique libérale qui ne profite qu’au Medef et à une finance prédatrice, ce gouvernement n’a pas de majorité à gauche. Il doit donc retirer sa loi et cesser de se comporter à la hussarde pour imposer une politique qui ne passe plus.
Au-delà, il est maintenant de la plus grande urgence que se rassemblent toutes celles et tous ceux qui constatent que l’heure est venue de changer de politique. Afin qu’un autre gouvernement, soutenu par une nouvelle majorité de gauche, voit le jour pour répondre à l’aspiration des Français à la justice et à l’égalité sociales. Les conditions peuvent en être réunies, comme le démontre le triste épisode politique de ce 17 février.