Le second tour des élections municipales a confirmé et amplifié le premier. L’électorat populaire, en s’abstenant de nouveau massivement, a voulu sanctionner une politique gouvernementale qui ne correspond en rien à ses attentes de 2012. L’austérité a fait perdre à la gauche plus de 150 villes, au prix d’un bouleversement de la carte politique des territoires.
La perte de Toulouse est le symbole même du désastre électoral et politique dont il faut d’urgence tirer toutes les conséquences. Ce n’est d’évidence pas un pacte passé sans contreparties avec le patronat que les Français ont réclamé ces deux derniers dimanches, c’est un pacte de solidarité et de relance qui donne la priorité à l’investissement public, aux services publics, à l’emploi et au pouvoir d’achat, à l’engagement d’une grande conversion écologique de l’économie, au refus des normes libérales imposées à toute l’Europe. Comme partout en France, dans la métropole toulousaine, en Haute-Garonne ou en Midi-Pyrénées, le passage à droite d’un grand nombre de communes va avoir un impact brutal sur les politiques publiques mises en œuvre. Ceux qui, ce 30 mars, ont pris la responsabilité de ne pas se joindre au rassemblement de toute la gauche ont ainsi agi contre leur camp, celui des salariés, des populations en difficulté, de la jeunesse, du monde de la culture et des savoirs.
Composante fondatrice du Front de gauche, Gauche unitaire s’est engagée sans réserves dans la bataille pour barrer la route de Toulouse comme des villes du département à la droite et à l’extrême droite. Elle lance aujourd’hui un appel solennel à toutes les forces de la gauche en Haute-Garonne : dans le respect de nos différences, réunissons-nous dans les prochains jours pour voir ensemble comment nous allons résister aux régressions dont la population risque d’être la victime, et pour échanger sur la manière dont il convient de répondre à l’attente de justice que les électeurs et électrices viennent d’exprimer. Il y a urgence. Seules de nouvelles débâcles seraient au rendez-vous si le message des urnes n’était pas dès aujourd’hui entendu !
CHRISTIAN PICQUET
porte-parole national de Gauche unitaire, co-fondateur du Front de gauche, conseiller régional de Midi-Pyrénées
PATRICK AUZENDE
porte-parole de Gauche unitaire 31