Le redécoupage cantonal piloté par le ministère de l’intérieur, ne convient pas à Pierre Izard et Bertrand Auban. Les deux hommes forts du conseil général de Haute Garonne viennent d’adresse un courrier aux élus du département pour exprimer leur « déception et incompréhension ». Dans ce courrier que s’est procuré la rédaction de Toulouse7.com Pierre Izard et Bertrand Auban dénonce la surdité du ministère de l’intérieur et l’absence de concertation. Photo (c) Google Maps – Le coup de gueule de Pierre Izard et Bertrand Auban in extenso :
Nous exprimons notre grande déception et notre totale incompréhension devant l’absence d’écoute et de dialogue manifestée par le ministère de l’Intérieur sur la délimitation des cantons dans le département de la Haute-Garonne. Le Ministère de l’Intérieur n’a tenu aucun compte de notre motion présentée par le Groupe socialiste-Majorité départementale et de nos amendements largement argumentés, guidés par le souci de l’équilibre territorial du département, et votés à une grande majorité par le Conseil général.
Nous regrettons profondément que tout ce processus de révision de la carte des cantons ait été conduit, du début jusqu’à la fin, sans la moindre concertation avec le Conseil général. Le ministère de l’Intérieur n’a pas répondu à la demande de rencontre formulée très officiellement par le Conseil général dans son avis du 18 novembre 2013, a soumis le projet au Conseil d’Etat puis a publié le décret sans aucune information en direction du département.
Le décret publié effectue quelques modifications marginales mais ne tient aucun compte de notre avis sur la nécessité de rééquilibrer la carte du Sud du département avec la création d’un quatrième canton dans le Comminges pour éviter les cantons disproportionnés prévus dans ce territoire. Ceci est d’autant plus incompréhensible que les modifications conduisent à augmenter encore la population et la superficie d’un des cantons de ce territoire rural.
Nous déplorons également que le ministère maintienne l’incohérence de l’application du critère démographique que nous avions relevée sur la partie toulousaine où la ville la plus peuplée du département comporte deux cantons en-dessous de la moyenne de population départementale.
De la même façon il est toujours aussi incohérent d’éclater des cantons se situant dans la moyenne départementale et pourvus d’une identité affirmée, pour de nouveaux cantons qui, eux, sont en-dessous de cette moyenne.
Le critère démographique est donc appliqué de façon aléatoire selon les endroits et, en dépit des préconisations affichées, le critère du maintien des périmètres cantonaux n’est pas appliqué. Quant au critère second des périmètres des intercommunalités il semble être appliqué aléatoirement selon une logique qui nous échappe.
Il ne tient non plus aucun compte de nos remarques sur la dénomination des cantons, se bornant à une vision purement comptable de la population au détriment de la réalité géographique, culturelle, économique des territoires haut-garonnais.
Toutes les incohérences que nous avions soulignées demeurent et constituent une atteinte forte à l’équilibre territorial de la Haute-Garonne, à la dimension de proximité du Conseil général et à l’accomplissement de ses missions de solidarité.
Alors même que d’autres départements voient leurs propositions et amendements suivis par le ministère, les propositions et amendements justifiés du Conseil général de la Haute-Garonne restent lettre morte. Nous estimons que ni la politique de la « sourde oreille » ni la politique du « deux poids, deux mesures » n’ont jamais constitué une politique efficace et digne de confiance.
A l’heure où le Président de la République a réaffirmé en Corrèze l’importance des départements, nous manifestons notre incompréhension et notre réprobation devant cette absence de dialogue et ce découpage technocratique coupé des réalités.