Le Sénat a rejeté lundi 17 février la proposition de loi visant l’interdiction de la culture du maïs transgénique déposée par Alain Fauconnier, parlementaire socialiste avec le soutien du gouvernement. La question de l’autorisation de la mise en culture de plantes génétiquement modifiées divise en France.
Dans la course contre la montre qui oppose « pro » OGM aux « anti » les premiers tiennent la corde pour le moment. La proposition d’interdiction de la mise en culture du maïs génétiquement modifié en France a été refusée par le Sénat, lundi 17 février. D’une faible majorité, 171 voix contre 169 le projet de loi a été renvoyé devant l’Assemblé nationale sans l’aval du Sénat. Cette dernière pourrait donner son accord à la prohibition du maïs OGM en France, mais probablement trop tard. En effet le texte sera étudié à l’Assemblé nationale en avril, alors que les premières semences se dérouleront dans moins d’un mois.
Le maïs OGM, en particulier le MON 810 le seul autorisé en Europe, pourrait donc être utilisé dès le mois de mars dans les champs de France. Une probabilité qui révolte les associations de défense de l’environnement. « Ce que nous demandons, c’est une mesure claire et concrète pour l’interdiction des organismes génétiquement modifiés en France » réclame l’ONG Greenpeace. Une demande claire mais pas si facilement réalisable. En effet comme l’a expliqué le sénateur UMP Jean Bizet, principal meneur du vote « Non » sur le sujet, l’aspect juridique pose problème pour installer une telle interdiction. En effet le gouvernement français devrait prouver qu’il existe « un risque important mettant en péril de façon manifeste la santé humaine, la santé animale ou l’environnement » vis-à-vis du maïs OGM MON 810 pour l’interdire. Pas si simple quand les résultats scientifiques ne dévoilent pas de tels risques.
Les agriculteurs prêts à utiliser le maïs OGM
En France, de nombreux producteurs sont prêts à utiliser ces formes de maïs modifiées génétiquement. Déjà plantés dans plusieurs pays européens comme l’Espagne et le Portugal, le MON 810 résiste à la pyrale du maïs, un insecte très puissant qui peut détruire les cultures. Un aspect non négligeable pour les producteurs de maïs. Notamment en Midi-Pyrénées et en Aquitaine, régions voisines de l’Espagne.
Là encore les défenseurs de l’écologie s’insurgent. Selon eux, l’usage de ces OGM serait très dangereux car ces cultures pourraient se mélanger aux champs voisins qui ne l’utilisent pas, amoindrir la biodiversité, et rendre les insectes plus résistants.
La question s’exporte même au-delà du territoire français, puisque de nombreux pays de l’UE ne savent pas vraiment quelle politique adopter. Quand la France, et 19 autres Etats s’opposaient, le 11 février 2013, à un nouveau maïs OGM (le TC1507), le Royaume-Uni et l’Espagne acceptaient son utilisation. Finalement refusée à la majorité, l’introduction de ce nouvel OGM est devenu une priorité pour Tonio Borg, commissaire européen à la santé. Le sujet divise mais la plupart des élus français semblent d’accord pour interdire l’utilisation des OGM sur le sol français.