Deux hommes ont effectué une « quenelle », symbole de l’humoriste Dieudonné. Et pas dans un lieu anodin, mais à Oradour-sur-Glane, petite ville du Limousin connue pour le massacre de ses habitants par un régiment SS en 1944. Si la quenelle est attachée à de l’antisémitisme par certains, un tel geste dans ce village fait monter au créneau les associations concernées.
La polémique risque de ne jamais se terminer. Deux hommes se sont pris en photo effectuant une quenelle à Oradour-sur-Glane. Relayée par le site de Dieudonné, ce geste a fait bondir le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA). Après l’école Ozar Hatorah, le geste effectué dans un lieu attaqué par des nazis tend vers l’antisémitisme selon le Bureau.
Si le geste est qualifié d’ « antisystème » par ses défenseurs, quelle est sa légitimité dans un tel lieu ? C’est la question à laquelle devront répondre les enquêteurs en charge de l’enquête. Confié dans un premier temps au parquet de Limoges, le dossier a été remis à la Gendarmerie qui devra procéder « le plus rapidement possible à l’identification et l’interpellation des auteurs » réclame un communiqué du BNVCA.
« Créer le buzz »
Raymond Frugier, maire d’Oradour-sur-Glane s’est dit « outré » de ce geste, mais n’a pas encore porté plainte. « Le fait d’avoir ciblé Oradour est un levier pour faire du buzz » a estimé l’élu dans des propos retranscrits par Libération. Nul doute que ce que cherchent les adeptes de Dieudonné M’bala M’bala est la création d’une sorte de buzz. Une page sur le site de l’humoriste est d’ailleurs entièrement dédiée à la publication de « quenelles » amatrices. Pourtant ils s’exposent à des sanctions suite à ces gestes. En plus de l’antipathie de beaucoup de personnes…
Pour rappel, 642 personnes avaient été assassinées le 10 juin 1944 dans la petite ville d’Oradour-sur-Glane. Dont 450 brulés vifs dans l’église du village, par des soldats de la Panzerdivision SS Das Reich.