Pilotée depuis le centre spatial du CNES à Toulouse, la sonde Rosetta est « réveillée » lundi pour une nouvelle mission : l’étude d’une comète. Cette opération périlleuse pourrait donner des informations nouvelles sur l’origine de la Terre.
Evènement exceptionnel lundi au Centre d ‘Etude spatial du CNES Toulouse. Placée en hibernation depuis 957 jours, la sonde Rosetta est réveillée aujourd’hui depuis Toulouse pour une nouvelle mission particulièrement périlleuse. Rosetta doit s’approcher d’une comète baptisée Churyumov-Gerasimenko et y déposer le robot Philae. Ce robot est doté, à l’instar de son cousin martien Curiosity, de 21 instruments scientifiques embarqués. Si tout se passe bien, « l’atterrisseur » Philaé étudiera les échantillons récoltés. Le robot doit effectuer des photos à haute résolution et utiliser ses instruments pour recueillir des données sur la composition de la croûte et de la glace de la comète. Philae est conçu pour forer le sol sur 20 cm de profondeur puis analyse les carottes obtenues avec un mini laboratoire. Si les conditions sont favorable, le robot pourrait mener une mission de plusieurs mois sur la comète.
Rosetta va faire atterrir un robot sur une comète qui se déplace à 135 000 km/h
Cette aventure scientifique risquée et particulièrement audacieuse pourrait permettre aux scientifique d’en savoir plus sur les comètes, le soleil et l’origine de la Terre !
Cette mission spatiale de l’Agence spatiale européenne d’un coût d’un milliard d’euros a été lancé en 1993. L’engin spatial Rosetta et son robot Philae est lancée par une fusée Ariane 5G+ le 2 mars 2004. Après des années de voyage et des millions de kilomètres parcourus, l’atterrissage sur le sol de la comète, à quelques 650 millions de kilomètres de la Terre, est prévu le 11 novembre 2014 ! Rosetta et Philaé vont par la suite accompagner la comète jusqu’à sa désintégration ou sa collision avec un autre corps céleste, à une date qui se situe sans doute très loin dans le futur. (avec Wikipedia)
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L’IRAP-OMP, Unité mixte de recherche de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, est fortement impliquée dans cette mission de l’Agence Spatiale Européenne, l’une des plus ambitieuses de l’histoire de l’exploration spatiale, tant pour la partie instrumentale que pour le programme scientifique. On notera sa participation aux charges utiles de l’orbiteur (conception de l’électronique de gestion du spectromètre des gaz neutres et ionisés ROSINA (Rosetta Orbiter Spectrometer for Ion and Neutral Analysis), contribution à l’élaboration du sondeur hyper-fréquence CONSERT) et de l’atterrisseur (essais du spectromètre X, alpha et protons APXS).
Plus précisément, l’instrument ROSINA sera chargé de déterminer la composition de l’atmosphère et de l’ionosphère de la comète, les vitesses des particules de gaz ionisées ainsi que les réactions chimiques dans lesquelles elles sont impliquées ; CONSERT (Comet Nucleus Sounding Experiment by Radiowave Transmission) sondera l’intérieur de la comète en étudiant la réflexion et la diffusion des ondes radio par le noyau ; APXS (Alpha X-ray Spectrometer) déterminera la composition chimique de surface du noyau de la comète.
Christian Mazelle, chercheur à l’IRAP, est co-investigateur de la mission ROSETTA. Les autres chercheurs de l’IRAP impliqués dans cette mission sont : Henri Rème, professeur émérite de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier, Lionel d’Uston et Jean-André Sauvaud, directeurs de recherche CNRS; Jérémie Lasue, astronome.