
Le scandale des écoutes de la NSA avait choqué le monde entier. Affaibli par cette affaire, Barack Obama tentera de remettre à plat les règles qui encadrent les programmes de surveillance de l’Agence Nationale de Sécurité (NSA).
Sept mois après les révélations d’Edward Snowden sur les pratiques abusives de la NSA, Barack Obama se trouve dans une posture délicate. Fortement critiqué pour son immobilisme suite au scandale, le président va devoir pour la première fois, lors de son allocution d’aujourd’hui, prendre des engagements sur son service de surveillance et procéder à une remise à plat des dérives en tout genre. Un exercice d’équilibriste pour celui qui a toujours vanté le sérieux de l’Agence mais qui a besoin sur le plan international de retrouver une confiance auprès des autres puissances. Rappelons que plusieurs chefs d’Etat dont François Hollande et surtout Angela Merkel s’étaient insurgés contre ces pratiques après la suspicion d’espionnage de leurs palais présidentiels en 2013.
Un « esprit de réforme » sans grande révolution
Cette réforme dite « des grandes oreilles » intervient dans la foulée des recommandations formulées en décembre par cinq experts. Selon le New-York Times, Obama ne devrait pas annoncer de révolutions dans la façon dont la NSA récolte et stocke des milliards d’informations relatives aux communications et téléphoniques et électroniques aux Etats-Unis et à l’étranger. Toujours selon le quotidien américain, le discours sera marqué par un « esprit de réforme » et qui laissera « la porte à d’autres changements pour plus tard ». Cet esprit de réforme prôné par Obama serait, de l’avis des spécialistes, timoré pour les programmes ciblés à l’étranger. Le programme Prism, outils qui permet d’accéder aux courriels, photos et conversations sur internet, celui-là même qui avait scandalisé toute l’Europe, devraient être préservé. Les recommandations de décembre des cinq experts ne font en tout cas aucunement part de sa suppression.
Jeudi, le quotidien britannique The Guardian a publié de nouvelles révélations, toujours basées sur les documents transmis par Edward Snowden. Le journal a expliqué que la NSA avait récupéré près de 200 millions de SMS par jour dans le monde pour en extraire des renseignements.