Pierre Cohen est favori des sondages. Maire sortant il bénéficie d’un avantage sur ses concurrents. Mais à 4 mois des élections Pierre Cohen peut encore perdre les élections municipales. Revues des embûches tactiques et stratégiques.
Pierre Cohen est, à quelques mois des élections municipales, favori des sondages. Il a désormais le soutien des militants socialistes, du PRG et du PCF. Mais l’élection n’est pas gagnée. Des erreurs dans la gestion de la campagne peuvent encore lui faire perdre un Capitole que la droite a tenu pendant de longues années.
1 – La chronologie de la campagne
Nicolas Sarkozy avait avoué à l’issue de sa campagne présidentielle perdue de 2012, être parti trop tard, une semaine ou peut être une dizaine de jours en retard. Jean Luc Moudenc a commencé sa campagne depuis longtemps. Pierre Cohen a préféré attendre, attendre. Et il n’a pas encore annoncé officiellement son entrée en campagne. Partir trop tôt signifie qu’il ne gère plus les affaires de la ville. Partir trop tard peut lui faire rater des rencontres décisives. Il n’a pas, par exemple, participé au premier grand débat entre les candidats organisé par France 3 midi Pyrénées. Au dessus de la mêlée certes. Mais aussi perdu une occasion de défendre son bilan et d’y distiller ses propositions.
2- La dynamique de la campagne
Bilan, programme, équipe : tout est prêt ou presque. Mais les impondérables dans un agenda déjà surchargé sont possibles. Pour l’ensemble des candidats. Mais plus encore pour ceux qui ont de réelles chances de remporter l’élection. Le précédent scrutin municipal s’était soldé par quelques centaines de bulletins. Des voix qui peuvent basculer ou s’amplifier dans un quartier, une rue, un ou des réseaux. A défaut d’un vote massif en faveur du candidat Front National, le probable duel Moudenc Cohen du second tour peut se jouer sur quelques détails comme répète un célèbre entraîneurs de rugby toulousain : la grève mal gérée, le quartier oublié, l’association snobée, le bon mot de l’adversaire, ou le mauvais report de voix des autres listes sont autant d’écueils qui peuvent faire basculer un scrutin qui sera serré.
3- La communication
Avoir des idées c’est bien, les faire passer et faire adhérer une audience c’est mieux. La communication de l’actuelle majorité sera t elle au niveau de l’enjeu ? En des mots simples et percutants, le bilan sera t il bien défendu et le programme adhésif ?
4- Alliés-accords-opposants
Tout candidat portant l’étiquette socialiste dispose d’un socle solide à Toulouse. Mais en 2008, Pierre Cohen avait réussi à fédérer dès le premier tour une liste d’Union de la gauche. Cette année, Front de Gauche avec Jean Christophe Sellin et Verts autour d’Antoine Maurice ont décidé de faire cavaliers seuls. Une difficulté supplémentaire à piloter dès les résultats du premier tour pour Pierre Cohen. Un rapport de force trop musclé, des désaccords de dernière minute peuvent freiner la dynamique et faire perdre l’élection.