Droits de l’homme, le Groupe de travail des Nations Unies sur la détention arbitraire a exhorté mercredi le gouvernement de la Hongrie à mettre fin à ce type de détention.
Hongrie – « L’utilisation régulière de la détention provisoire doit, selon les normes internationales des droits de l’homme, être une mesure exceptionnelle », a déclaré le Président-Rapporteur du Groupe de travail sur la détention arbitraire, El Hadji Malick Sow, au terme d’;une mission de dix jours en Hongrie.
« La détention provisoire des mineurs devrait être évitée autant que possible, se focaliser sur l’éducation et la réinsertion et ne pas se limiter à l’aspect répressif », a souligné M. Sow. Dans les deux centres de détention où se sont rendus les membres de la délégation du groupe de travail, 320 mineurs sont incarcérés.
« Le problème de la détention excessive est aggravé par le manque ou l’absence d’assistance juridique efficace aux détenus », selon l’expert indépendant de l’ONU, qui a exprimé sa préoccupation devant le déséquilibre entre les pouvoirs considérables des procureurs face aux avocats de la défense.
M. Sow a expliqué que la détention provisoire se prolonge souvent de façon quasi-automatique sur simple demande des procureurs et qu’il est très difficile pour les avocats de s’y opposer. Plus de 90% des affaires relatives à la détention provisoire portées devant les tribunaux ont abouti à des prolongations, ce qui remet en cause l’évaluation individuelle des dossiers.
« Une assistance juridique efficace et le droit de contester de manière adéquate la légalité de la détention sont des garanties fondamentales contre la détention arbitraire », a rappelé l’autre membre de la délégation, Vladimir Tochilovsky.