Des agences humanitaires et des représentants du système des Nations unies ont exprimé mardi leurs préoccupations devant la dégradation de la situation humanitaire en République centrafricaine (RCA), où près de 400.000 personnes ont été déplacées par les affrontements, dont environ 170.000 au cours des dernières semaines.
Le Conseiller spécial pour la prévention du génocide, Adama Dieng, et la Conseillère spéciale pour la responsabilité de protéger, Jennifer Welsh, se sont déclarés profondément préoccupés par la situation en RCA, appelant les autorités nationales de transition à prendre des mesures d’urgence pour protéger les populations des risques de crimes atroces et à rétablir l’état de droit et l’ordre public sur l’ensemble du territoire.
Les deux Conseillers spéciaux ont fait état d’allégations persistantes de violations flagrantes des droits de l’homme contre des civils dans différentes parties du pays depuis la prise du pouvoir par la coalition Séléka, en mars 2013, notamment des meurtres, des violences sexuelles contre des femmes et des enfants, ainsi que des déprédations et des pillage, y compris d’hôpitaux, d’écoles et d’églises.
D’après un rapport du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, la plupart de ces violations semblent avoir été perpétrées par des soldats de l’ex-Séléka, qui ont agi en toute impunité. Les autorités de transition ont échoué à prendre des mesures adéquates pour empêcher d’autres exactions.
l’escalade de la crise
« En attendant que la communauté internationale agisse de manière concertée pour prévenir les atrocités en République centrafricaine, il est temps de prendre des mesures pour mettre un terme à l’escalade de la crise et aux souffrances de la population », recommandent les Conseillers spéciaux dans un communiqué de presse.
« L’effondrement de l’ordre public et l’apparente incapacité des autorités de transition à exercer un contrôle sur les soldats Séléka qui commettent des atrocités laissent présager une aggravation de la crise et un retour à des combats à grande échelle. Aggravé par d’autres facteurs, notamment les tensions religieuses, ce contexte a ouvert la voie à des risques de crimes atroces », s’alarment-ils.