Le nombre de réfugiés syriens depuis le début de la guerre civile en mars 2011 a franchi le seuil des deux millions, a annoncé mardi le Haut Commissariat des Nations Unies aux réfugiés (HCR), qui prévient que ce tragique afflux ne semble pas près de s’arrêter.
« La Syrie est déjà entrée dans sa troisième année de guerre et est en proie à une hémorragie de populations : femmes, enfants et hommes traversent les frontières avec pratiquement pour seul bagage les vêtements qu’ils portent sur eux », déclare le HCR dans un communiqué de presse destiné à marquer ce triste record.
« Cette tendance tout à fait alarmante représente une hausse spectaculaire de près de 1,8 million de personnes en 12 mois ». Il y a un an, le nombre des Syriens enregistrés comme réfugiés – ou en attente de l’être – s’élevait à 230.670 personnes.
les pays voisins : Jordanie, Liban, Turquie, Irak, Egypte
« La Syrie est devenue la grande tragédie de ce siècle, une calamité humanitaire faite de souffrances et de déplacements de populations sans précédent dans l’histoire récente », affirme António Guterres, le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés. « La seule consolation, c’est l’humanité et la fraternité dont font preuve les pays voisins en accueillant tant de réfugiés et en leur sauvant la vie. »
Plus de 97% des réfugiés syriens sont en effet hébergés par ces pays – Jordanie, Liban, Turquie, Irak et Égypte -, faisant pesant sur leurs infrastructures, leurs économies et leurs sociétés un poids considérable et rendant d;autant plus nécessaire un appui massif de la communauté internationale pour les aider à gérer la crise.
L’émissaire du HCR, l’actrice américaine Angelina Jolie, a fait part de sa profonde consternation devant le sort d’un si grand nombre de Syriens contraints de fuir leur pays.
« Le monde prend des risques en se montrant dangereusement complaisant vis-à-vis de la catastrophe humanitaire syrienne. La vague de souffrances humaines déclenchées par le conflit a des conséquences catastrophiques. Si la situation continue à se détériorer à ce rythme, le nombre de réfugiés augmentera et certains des pays voisins pourraient parvenir à un point de non-retour », a-t-elle prévenu.