Des chercheurs du CNRS, de l’Université Toulouse III – Paul Sabatier et de l’IRD viennent d’élucider de nouveaux mécanismes moléculaires impliqués dans la résistance à la leishmaniose viscérale, une grave infection parasitaire. Cette découverte constitue une avancée pour les maladies infectieuses et pourrait être à l’origine de nouveaux médicaments souligne le CNRS
Ces travaux, réalisés par les chercheurs Toulousains chez la souris et l’homme, ouvrent de nouvelles perspectives pour la prévention et le traitement de cette maladie. Ils sont publiés le 16 mai 2013 dans la revue Immunity.
La leishmaniose compte parmi les plus graves infections parasitaires mortelles au monde : 1,5 à 2 millions de personnes infectées sont recensées chaque année, dont 500 000 cas de leishmaniose viscérale. Cette maladie chronique constitue un problème de santé publique en Amérique latine, en Asie, en Afrique et plus récemment dans le sud de l’Europe.
Techniquement, Leishmania, le parasite responsable de l’infection se réfugie et prolifère dans les macrophages. Dectine-1, Mannose et DC-SIGN sont trois récepteurs de la famille des lectines de type-C, présents à la surface des macrophages. Selon leur état de différenciation, ces derniers peuvent contribuer à éliminer le parasite, ou au contraire favoriser sa prolifération en détournant les mécanismes de défense du macrophage à son avantage et ainsi provoquer l’infection. Ces cellules représentent donc une cible majeure dans la défense de l’hôte vis-à-vis du pathogène.
Université Toulouse III Paul Sabatier
Ces travaux menés par des équipes de recherche du laboratoire Pharmacochimie et pharmacologie pour le développement (Université Toulouse III – Paul Sabatier/IRD) et de l’Institut de pharmacologie et de biologie structurale (CNRS/Université Toulouse III – Paul Sabatier), ont d’abord été réalisés chez la souris puis sur des cellules humaines. Ils montrent que les récepteurs Dectine-1 et Mannose ont un effet inhibiteur sur le parasite. En effet, ils déclenchent la production de radicaux libres oxygénés2 et de médiateurs inflammatoires, permettant l’élimination du parasite. Les chercheurs mettent aussi en évidence le rôle inverse du récepteur DC-SIGN qui participe à la phagocytose de Leishmania et favorise sa prolifération en inhibant l’activité microbicide des macrophages.
Ces résultats, confirmés chez l’homme, montrent également pour la première fois que les lectines de type-C contrôlent la balance entre les médiateurs lipidiques pro-inflammatoires et anti-inflammatoires, contribuant à l’orientation de la défense anti-parasitaire.