Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et le Programme alimentaire mondial (PAM) ont annoncé mardi la reprises des activités dans et autour de la ville de Goma, au Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo.
Selon la presse, les rebelles du M23 auraient commencé à quitter la ville de Goma. « Ce week-end, le HCR et ses partenaires ont repris les livraisons d’aide aux personnes déplacées dans 12 sites près de Goma, y compris Mugunga ; avec des distributions de vivres par le PAM, ainsi que de savon et des jerrycans », a expliqué le porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d’une conférence de presse donnée à Genève.
« Les livraisons d’aide ont repris samedi. Nous souhaitons que 110.000 personnes bénéficient de ces distributions. C’est la première distribution d’aide à grande échelle depuis la prise de Goma par les rebelles M23, le 20 novembre dernier », a-t-il ajouté.
Selon le HCR, beaucoup de déplacés ont l’intention de rentrer bientôt dans leurs villages d’origine. Pour cette raison, les premières livraisons d’aide sont seulement des rations alimentaires de trois jours ; d’autres sont prévues dans les zones de retour.
Au nord de Goma, dans le territoire de Rutshuru, 2.000 personnes sont déjà rentrées par leurs propres moyens. Dans les prochains jours, des visites de reconnaissance seront organisées pour se rendre compte des conditions de sécurité dans les zones de retour à Rutshuru. Une aide au transport sera allouée en priorité aux malades et aux femmes enceintes.
« La crise récente a généré plus de 140.000 nouveaux déplacés qui ont trouvé refuge près de Goma, principalement dans des installations improvisées et dans le camp de Mugunga 3. La situation de déplacement reste confuse, avec des déplacés rejoignant Goma et d’autres quittant la ville », a précisé M. Edwards.
De nombreux déplacés ont besoin d’un abri et d’eau potable. La situation sanitaire demeure un problème majeur, à cause du manque de toilettes et de points de distribution d’eau. Des cas de diarrhées, de vomissements et d’infections des voies respiratoires ont déjà été observés.
Le PAM a entamé des distributions de rations alimentaires auprès de plus de 81 000 personnes récemment déplacées et réparties dans douze sites au centre et à la périphérie de Goma. Certains ont déjà choisi de rentrer à Rutshuru.
une nouvelle flambée de violence
« Ces déplacés avaient quitté leurs villages il y a quelques mois, quand le Rutshuru était devenu le théâtre d’une nouvelle flambée de violences. Ils sont arrivés à Goma avec quasiment rien, ils ont laissé derrière eux des champs à l’abandon. La plupart auront besoin d’une assistance alimentaire à leur retour », a expliqué Martin Ohlsen, Directeur du PA en RDC.
« L’assistance est essentielle pour ces déplacés qui n’ont aucun accès à la nourriture. Leur situation est d’;autant plus grave que les prix des denrées alimentaires ont considérablement augmenté sur les marchés locaux », a ajouté M. Ohlsen.
Avec près de 140.000 nouveaux déplacés, la situation humanitaire à Goma s’est encore dégradée. Les coupures d’électricité ont engendré une interruption des distributions d’eau potable dans la ville pendant plusieurs jours.
Des milliers de Congolais sont également sur les routes du Masisi et dans le territoire de Kalehe, la partie nord du Sud Kivu. Cependant, la situation sécuritaire, conjuguée à un accès très difficile faute de routes praticables, limitent les possibilités pour les agences des Nations Unies d’évaluer la situation et les besoins d’assistance humanitaires dans ces zones.