Le Haut Représentant des Nations Unies pour la Bosnie-Herzégovine, Valentin Inzko, a rappelé mardi au Conseil de sécurité que l’;objectif poursuivi par ce pays depuis 1991 était son admission au sein de l’Union européenne, mais que cet objectif semblait très éloigné en raison des divisions profondes qui paralysent ses instances politiques.
« Dix-sept ans se sont écoulées depuis la signature des Accords de paix de Dayton », a rappelé M. Inzko, en faisant allusion à l’accord de paix de 1995. « Le budget national a été adopté mais malheureusement, il est très décevant de constater que beaucoup de temps a été perdu par les responsables locaux. Alors que la plupart des pays de la région progressent, ce n’est pas le cas de la Bosnie-Herzégovine », a-t-il constaté.
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Si depuis deux semaines, des signes de rapprochement sont apparus entre les deux principaux partis de la Republika Srpska et de la Fédération croato-bosniaque, il est fortement préoccupant, a estimé le Haut Représentant, de constater les défis grandissants lancés aux Accords de paix de Dayton de la part des dirigeants de la Republika Srpska au cours de ces six derniers mois.
« Comment doit-on répondre à un dirigeant de premier plan qui affirme que la Bosnie-Herzégovine ne lui inspire que du dégoût et qui ajoute qu’il espère que Dieu la détruira le plus tôt possible? », a lancé M. Inzko, mettant en garde contre la tentation de réduire de tels propos à une rhétorique électoraliste. « C’est un effort délibéré, depuis plusieurs années, de porter atteinte, voire d’éliminer le caractère fonctionnel de l’État et de ses institutions », a-t-il expliqué.
Ces défis, selon le Haut Représentant, sont suffisamment préoccupants pour qu’ils attirent l’attention du Conseil. Il a rappelé que le chef de la diplomatie britannique, William Hague, avait indiqué clairement, lors d’une récente visite à Sarajevo, que la Bosnie-Herzégovine ne pouvait envisager d’adhérer à l’Union européenne qu’en tant qu’État souverain et uni. « Je partage ce point de vue », a ajouté M. Inzko.