La Palestine Etat non membre de l’ONU ? Le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dénoncé jeudi à l’ONU la poursuite de la politique israélienne de colonisation dans les territoires palestiniens occupés, preuve selon lui du rejet par Israël de la solution à deux États soutenue par la communauté mondiale.
M. Abbas a également indiqué son intention de poursuivre ses efforts pour que la Palestine soit accueillie comme membre à part entière de toutes les instances onusiennes, y compris comme État non Membre des Nations Unies par l’Assemblée générale, dès sa 67ème session, qui vient de s’ouvrir.
Israël a également continué de construire et d’étendre les colonies de peuplement dans différentes zones de Cisjordanie, tandis que le blocus et les attaques se poursuivent dans la bande de Gaza, a accusé M. Abbas.
L’Autorité palestinienne, a-t-il rappelé, a entrepris, en vain, des initiatives pour créer des conditions favorables à la reprise des négociations. Selon lui, l’attitude de l’État hébreu ne peut avoir qu’une explication : son gouvernement « rejette la solution à deux États ». Cette solution représente pourtant l’esprit et l’essence du compromis incarné dans la Déclaration de principe d’Oslo. Pour M. Abbas, Israël s’emploie à vider les Accords d’Oslo de leur contenu, tout en créant sur le terrain des conditions qui rendent leur application extrêmement difficile, voire impossible.
Au nom du peuple palestinien, et malgré « le sentiment de colère », M. Abbas a réaffirmé son engagement en faveur de la paix et de la non-violence. Il a rejeté le terrorisme sous toutes ses formes, en particulier le terrorisme d’État. « Nous continuons à tendre la main au peuple israélien pour faire la paix », a-t-il affirmé. « Les deux peuples doivent vivre et coexister, chacun dans leur Etat respectif, en Terre sainte ».
« Il reste une chance, peut-être la dernière, de sauvegarder la solution à deux États et de sauver la paix », a-t-il estimé. Cette tâche urgente nécessite, selon lui, une nouvelle approche. Pour cela, il faut commencer par condamner, punir et boycotter les colonies de peuplement. Il faut aussi réaffirmer les termes de référence de la solution au conflit.
M. Abbas a rappelé que la tentative d’obtenir une pleine reconnaissance de l’État palestinien lors de la dernière Assemblée générale de l’ONU en 2011 avait tourné court, malgré l’appui de la majorité des pays du monde. Sa candidature a toutefois été acceptée à l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO). « Nous poursuivrons nos efforts pour que la Palestine devienne membre à part entière des Nations Unies », a-t-il assuré. M. Abbas a indiqué que sa délégation avait entamé des consultations intensives avec diverses organisations régionales et des Etats Membres afin que l’Assemblée générale adopte une résolution considérant l’Etat de Palestine comme un État non Membre des Nations Unies pendant cette session.
« Nous ne cherchons nullement à ôter à Israël sa légitimité », a conclu M. Abbas, « mais plutôt à affirmer que l’État de Palestine doit être édifié ».