Syrie. Lors du débat général à l’Assemblée générale des Nations Unies, le chef de l’État du Qatar, l’Émir Sheikh Hamad bin Khalifa Al Thani, est revenu sur les bouleversements que traverse le monde arabe, période pleine de risques mais aussi d’espoir selon lui. « C’est une tentative impressionnante de corriger les conditions en vigueur dans une région dotée d’une histoire particulière à une période où le monde entier connait des transformations rapides », a expliqué M. Al Thani.
Les conditions actuelles dans le monde arabe sembleraient révéler des problèmes et des perturbations sur fond d’embrasement généralisé, alors qu’il s’agit plutôt, pour l’Émir du Qatar, de symptômes de luttes nationales en faveur du changement.
« Nous devons nous rappeler de l’expérience politique et sociale américaine qui est née d’une guerre civile et a solidifié l’unité du pays. L’Europe que nous connaissons aujourd’hui a traversé des guerres épouvantables avant d’atteindre une unité qui n’aurait pas pu être réalisée par les armes. En Asie, les nations qui ont connus un succès fulgurant ont traversé de longues périodes douloureuses avant leur renaissance », a rappelé M. Al Thani pour illustrer ce qui se passe en ce moment même dans le monde arabe.
Concernant la situation en Syrie, le chef de l’État qatari a souligné qu’une phase inacceptable a été atteinte avec de nombreux civils tués quotidiennement et un gouvernement qui n’hésite pas à recourir à toutes sortes d’armes contre sa propre population. Les efforts déployés par la communauté internationale de régler la crise ont pour le moment échoué, a t il précisé.
« Je pense qu’il vaut mieux que les États arabes interviennent eux mêmes pour respecter leurs obligations nationales, humanitaires, politiques et militaires et faire le nécessaire pour mettre un terme à l’effusion de sang en Syrie », a déclaré M. Al Thani en précisant qu’;un précédent existe lorsque les forces des États arabes étaient intervenues au Liban pour mettre fin à la guerre civile qui faisait rage dans ce pays pendant les années 70.
L’Émir du Qatar a également rappelé que la principale préoccupation dans le monde arabe est la question palestinienne et la poursuite de l’occupation de Gaza, de la Cisjordanie, du Golan syrien et des fermes de Chebaa, au Liban.
« Le processus de paix s’est arrêté à cause de la position actuelle d’Israël qui insiste pour poursuivre sa politique de colonisation des territoires palestiniens dont Jérusalem et leur refus de les céder », a souligné M. Al Thani.