Après de longues semaines d’audience et des mois de réflexion, la cour d’appel a rendu sa décision dans le procès AZF. Les juges ont suivi la position du procureur et des parties civiles en déclarant l’usine Grande Paroisse et son directeur coupables d’homicides volontaires. Les juges ont cependant écarté la responsabilité de Total et de son directeur. Fin du procès AZF ? Pas sûr : les deux condamnés ont annoncé leur intention de se pourvoir en cassation. Un risque existe que cette décision soit cassée et qu’une autre cour d’appel soit saisie d’un nouveau procès AZF. En attendant, cette décision est plutôt favorablement accueillie par les toulousains, anonymes ou non, présents sur les réseaux sociaux. Ainsi de nombreuses personnes ont salué la décision des juges d’appel en cliquant « j’aime » sur les posts annonçant la décision de condamnation. D’autres, ont tenu à écrire quelques mots.
Pierre Cohen, Maire de Toulouse
« La cour d’appel de Toulouse vient de rendre aujourd’hui sa décision dans le procès AZF. Je suis satisfait du verdict qui établi enfin une responsabilité et une vérité. Une page va pouvoir se tourner celle qui, collectivement, nous entraine vers un avenir réconcilié ».
Régine Lange, maire adjointe de Toulouse.
« En bureau municipal et satisfaite qu’une responsabilité pénale soit enfin reconnue dans le dossier AZF. Mais encore beaucoup de travail à mener pour la prévention des risques industriels ».
Judith Amalric Zermati, avocate
« Je sors du delibere de l’affaire AZF :une decision qui marque une avancée pour notre Justice ,une avancée en matière d’Environnement »
Christophe Borgel, député de la 9e circonscription de Haute Garonne.
« Quelle émotion, trois jours après la onzième commémoration du drame d’AZF. Le verdict rendu par la cour d’appel rend enfin justice aux victimes. Je me félicite d’un jugement qui établit les responsabilités, qui veut réparer les préjudices. Loin de croire qu’il pansera toutes les plaies, j’espère que cet arrêt permettra aux familles des victimes de trouver un peu de paix, onze ans après cette tragédie. Enfin, il est encore trop tôt pour mesurer l’avancée que peut constituer ce verdict en matière de droit de l’environnement, mais incontestablement un pas a là aussi été franchi ».
Pierre IZARD, Président du Conseil Général de la Haute-Garonne
» Au terme d’un procès fleuve de 4 mois, la cour d’appel vient d ‘attribuer le caractère d’accident chimique et de reconnaitre des responsabilités dans ce qui, ne l’oublions pas, demeure en France la plus grande catastrophe industrielle. Je prends acte de cette décision et de l’importance qu’elle revêt pour tous ceux qui ont été touchés par ce drame , mais aussi pour notre mémoire collective. Il faut que justice passe pour pouvoir panser d’aussi profondes plaies ! »
Martin Malvy, président du conseil régional Midi Pyrénées
« AZF : il fallait que la justice passe, que les familles des victimes puissent s’appuyer sur un jugement clair. C’est désormais chose faite. Reste le souvenir toujours présent et douloureux d’une catastrophe dont on ne peut que souhaiter que les enseignements permettront d’éviter son renouvellement. »
Jean Luc Moudenc, député de Haute Garonne
« Respectueux de l’indépendance de la Justice et du principe de la séparation des pouvoirs, je n’ai pas à me prononcer sur le bien-fondé de la décision de la Cour d’Appel de Toulouse dans le procès AZF. Toutefois, je me réjouis de ce que des responsabilités pénales aient été reconnues. Il aurait en effet était très douloureux pour les familles des victimes que la décision de première instance soit confirmée : elles y auraient vu un déni de justice. Par ailleurs, je regrette qu’en ce qui concerne Total et son PDG de l’époque la Cour ne se soit pas prononcée sur leur éventuelle culpabilité pour un simple motif de procédure. Cela est préjudiciable non seulement pour les parties civiles, qui ne connaîtront ainsi pas une vérité judiciaire à ce sujet, mais aussi pour la société et Monsieur DESMAREST qui ne pourront se prévaloir d’une décision les innocentant sur le fond. J’espère de tout cœur que cette décision permettra aux victimes de faire leur deuil, même si la probabilité d’un pourvoi en cassation est grande. C’est néanmoins une première étape vers la reconnaissance de responsables de la catastrophe qui a été franchie aujourd’hui ».