Le Secrétaire général a rendu publique mardi sa « liste de la honte », sur laquelle figurent les parties à un conflit qui recrutent ou utilisent des enfants, les tuent ou les mutilent ou commettent des violences sexuelles contre eux, dont quatre pour la première fois en Syrie, au Yémen et au Soudan.
Annexée à son rapport annuel sur les enfants et les conflits armés, cette liste actualisée inclut 52 parties, dont 32 s’y trouvent depuis au moins cinq ans, persistant dans un comportement que Ban Ki-moon juge « inacceptable ».
« En Syrie, des enfants ont été tués, victimes de mutilations, d’arrestations arbitraires, de détention, de torture et de mauvais traitements, notamment de violences sexuelles, Des écoles y sont régulièrement prises d’assaut et utilisées comme bases militaires et centres de détention par les forces armées syriennes, les services secrets et les milices progouvernementales chabiba », dénonce M. Ban dans son rapport.
Lors d’un incident dans le village d’Aïn Arous en mars 2012, un témoin affirme que des enfants âgés de 8 à 13 ans auraient été enlevés de force de leur foyer puis utilisés comme boucliers humains devant les vitres des cars transportant le personnel militaire qui allait attaquer le village.
« La plupart des enfants torturés ont dit avoir été battus, avoir eu les yeux bandés, avoir été placés dans des positions inconfortables, fouettés à l’aide de gros câbles électriques, avoir subi des brûlures de cigarettes dont ils portaient les cicatrices et, dans un cas, reçu des décharges électriques sur les parties génitales », indique encore le rapport.
« Je suis confiante que ces crimes ne seront pas impunis », a déclaré la Représentante spéciale du Secrétaire général pour les enfants dans les conflits armés, Radhika Coomaraswamy.
De manière plus générale, a noté celle-ci, « 2011 présente un tableau contrasté. Alors que de nouvelles crises ont fait de nombreuses victimes en Syrie ou en Libye, les violations des droits des enfants ont cessé dans d’autres parties du monde ».