Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a prévenu lundi de la détérioration de la situation humanitaire dans l’état du Haut-Nil, dans le Soudan du Sud, où les agences humanitaires font face à un afflux soudain de réfugiés en provenance du Soudan voisin.
« Il s’agit d’un changement dramatique dans une situation humanitaire déjà très difficile », a expliqué le Haut Commissaire pour les réfugiés, Antonio Guterres, dans un communiqué de presse. « Non seulement le nombre de réfugiés ne cesse d’;augmenter, mais leurs conditions de vie sont déplorables. Certains se nourrissent de feuilles d’arbres pour survivre. »
Au cours des trois dernières semaines, environ 35.000 réfugiés sont arrivés dans l’état du Haut-Nil en provenance de l’état soudanais du Nil Bleu, venant s’ajouter aux 70.000 réfugiés déjà présents dans la région. Le HCR est convaincu que les nouveaux arrivants sont trop proches de la frontière pour être en sécurité.
Des bus et des remorques tirées par des tracteurs sont mis à disposition de ces populations pour les transférer vers les camps plus sûrs de Rum et de Yusuf Batil, tandis que certains réfugiés se rendent d’eux-mêmes vers ceux de Doro et Jammam, en empruntant des routes rendues difficilement praticables par les récentes pluies diluviennes.
« La pression est énorme », a insisté M. Guterres. « En dépit des précipitations, l’eau potable est difficile d’;accès, ce qui rend d’;autant plus urgent la réinstallation de ces personnes dans des sites plus adéquats. »
Le HCR estime à 150.000 le nombre de réfugiés au Soudan du Sud en provenance du Soudan, y compris les récents arrivants en provenance du Nil bleu. Ces populations fuiraient les bombardements et les affrontements au sol qui opposent les forces armées soudanaises à l’Armée populaire de libération du Soudan-Nord (SPLA-Nord) dans l’état du Nil bleu.