L’hiver 2011- 2012 a été marqué par un déficit de pluviométrie très important compris entre 50 à 80 % par rapport à la moyenne. Il fait suite à une année 2011 elle-même très déficitaire, avec un manque d’environ 300mm de pluie à Montauban par rapport à une année normale, classant cette année 2011 au second rang des années les plus sèches depuis plus de 60 ans.
La recharge hivernale des nappes n’a donc pas eu lieu, pour la seconde année consécutive. De ce fait, les nappes de la Garonne, du Tarn et de l’Aveyron sont à des niveaux exceptionnellement bas, atteignant par endroit les plus bas niveaux connus.
Les déficit cumulés jusqu’à fin mars ont marqué l’hydrologie des cours d’eau qui ont atteint des niveaux très bas sur le département et plus largement sur le bassin Adour-Garonne fin mars – début avril. Au 1er avril, les débits étaient de 30m3/s sur le Tarn à Villemur (pour un débit d’objectif d’étiage – DOE- de 25m3/s), 6m3/s à Loubéjac sur l’Aveyron (pour un DOE de 4m3/s) et 180m3/s à Lamagistère sur la Garonne (pour un DOE de 85m3/s).
Ainsi, mis à part la Garonne qui bénéficie d’un enneigement convenable et d’une fonte des neige beaucoup plus tardive qu’en 2011, la situation est précaire pour tous les cours d’eau du département, particulièrement pour les petits affluents et sur le secteur de l’Aveyron. Une situation critique a même été rencontrée sur la Gimone qui a franchi son débit de crise le 3 avril. Cette
situation a conduit à prendre un arrêté préfectoral pour interdire tous les usages autres que ceux prioritaires liés à l’eau potable entre le 13 et le 17 avril 2012 sur ce cours d’eau, de manière exceptionnellement précoce pour la saison.
Les réserves en eau à ce stade sont à des taux de remplissage compris entre 50% et 80% en moyenne avec de fortes disparités : 100% sur le Tarn, 88 % sur la Garonne et 48% pour l’Aveyron, avec en particulier un taux de remplissage de 35% de la retenue de Saint-Géraud. La faiblesse des nappes sur certains axes, en particulier sur l’axe Aveyron, laisse présager une situation difficile pour l’hydrologie naturelle des cours d’eau.
Les pluies de ces quinze derniers jours, tardives et plutôt comparables à des pluies hivernales, si elles ont un effet sur l’hydrologie immédiate des cours d’eau, ne devraient pas, en l’état actuel des choses, suffire pour compenser l’important déficit pluviométrique constaté.
Dans ce contexte, le comité départemental des ressources en eau s’est réuni le mardi 24 avril avec les principaux acteurs de l’eau pour faire le point de la situation hydro-météorologique et de l’état des ressources. Cette situation est suivie attentivement par les services de l’Etat qui déclencheront les mesures appropriées s’il était constaté un franchissement des seuils d’alerte par les débits des cours d’eau. Pour l’instant, la remontée temporaire des débits ne le justifie pas, mais un usage précautionneux de l’eau doit être recommandé.
Le préfet de Tarn-et-Garonne communique :Il est à noter que plusieurs départements voisins (Tarn et Gers notamment) ont déjà pris des arrêtés de restriction d’eau pour l’usage agricole sur de petits cours d’eau situés en tête de bassin versant et présentant des écoulements insuffisants.
Un nouveau point complet de situation sera fait au plus tard en juin sur la situation hydrologique de fin de printemps et définir les modalités de déstockage des retenues, en coordination avec les gestionnaires des ouvrages, les usagers et les services de l’Etat des départements voisins. Il convient donc à ce stade de veiller à un usage modéré des ressources disponibles