Alors que la malnutrition atteint des niveaux alarmants dans la région du Sahel, avec au moins un million d’enfants en danger, le Directeur général du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), Anthony Lake, qui visite actuellement la région, a lancé un appel pour le renforcement urgent des efforts humanitaires afin d’arrêter la crise et le cycle de catastrophes qui s’abattent sur la région.
« C’est une région qui se trouve en permanence au bord de la crise. Les familles et les enfants ont déjà été affaiblis par les crises de 2005 et de 2010. Maintenant, il y a une insécurité grandissante dans plusieurs pays avec des centaines de milliers de personnes déplacées, des prix croissants pour les denrées alimentaires et une mauvaise récolte », a indiqué M. Lake.
« Les enfants sont moins résistants maintenant et donc plus vulnérables à d’autres menaces à leur santé telles que le polio, la rougeole, la méningite et le choléra. La population du Sahel est au bord du gouffre avec plus d’un million d’enfants menacés », a mis en garde M. Lake.
Afin d’être le mieux préparé que possible, l’UNICEF a mobilisé des experts en nutrition et établi des centaines de centres de réhabilitation nutritionnelle à travers les huit pays du Sahel, où quelques 15 millions de personnes sont affectés par la sécheresse. Pendant les mois de janvier et février, des dizaines de milliers d’enfant ont été traités pour malnutrition sévère et aigüe dans ces centres.
L’alarme sur la situation menaçante au Sahel a sonné en décembre 2011, mais la réaction a été lente et n’est toujours pas à la hauteur des besoins. Cette semaine, les Comités nationaux de l’UNICEF dans 36 pays ont lancé une campagne à travers les médias sociaux pour mobiliser l’opinion et les gouvernements.
L’UNICEF au Tchad a établi 261 centres de réhabilitation nutritionnelle avec le Ministère de la santé et envisage de doubler ce chiffre dans les deux mois à venir. L’UNICEF considère que la crise peut servir à aider les gouvernements et les communautés du Sahel à construire des systèmes de santé robustes, des services sociaux, un système de protection sociale et un soutien à l’établissement de moyens de subsistance durables afin de remédier à la malnutrition chronique.