
A la caserne Pérignon, tout près de l’immeuble où Mohammed Merah a été cerné puis tué, une cellule d’accompagnement du voisinage s’est installée. 250 appels ont été reçus, soit pour un soutien psychologique, soit pour une aide administrative. Cette permanence sera ouverte jusqu’à demain (samedi) midi. « Ensuite, il sera toujours possible d’être aidé, mais sous d’autres modalités », a précisé Françoise Souliman, secrétaire générale de la préfecture de Haute-Garonne.
Les personnes venues sur place ont pu se faire accompagner individuellement jusqu’à leur appartement, au 17 de la rue Sergent-Vigné, pour récupérer des affaires, notamment. L’appartement de Merah, lui, reste barricadé. « Il y a des personnes qui avaient du mal à y aller », souligne la psychologue des services de police, Valérie Aubert.
Chaque comportement reste néanmoins très personnel. ainsi, Gisèle Verniole, première adjointe au maire qui a rencontré certains voisins, rapporte qu’il y a deux types de comportements diamétralement opposés. « Des personnes âgées, qui aiment l’habituelle tranquillité de ce quartier, attendent de retrouver leur fauteuil… Une famille de jeunes, fraîchement installée, ne veut, au contraire, plus entendre parler de cet endroit. C’est une chose dont nous tiendrons compte », a précisé l’élue.
Outre le soutien psychologique que l’équipe présente apporte, il existe aussi un soutien administratif: des attestations pour une absence au travail, des explications sur la conduite à tenir pour des remboursements, etc. Cette cellule s’adresse aux personnes qui habitent dans le périmètre de sécurité mis en place pendant l’opération, mais aussi un peu au-delà, notamment sur le secteur « envahi » par la logistique de la presse.
Valérie Aubert soulignait que les voisins continuaient d’être étonnés d’avoir vécu à proximité du tueur, mais qu’il n’y avait pas de sentiment de culpabilité à n’avoir pas su qui était Mohammed Merah. « Ces gens n’ont jamais eu vocation à surveiller leurs voisins, explique la psychologue, leur souhait aujourd’hui est de retourner vers une vie normale, sans sollicitation. »
Arielle Montaurel