
La cinémathèque de Toulouse et EDF présentent l’exposition » Metropolis » à l’espace Bazacle. L’occasion de découvrir ou de re-découvrir le chef d’oeuvre cinématographique de Fritz Lang. « Une réussite de l’époque, bien plus que les blockbusters actuels » confirme Natacha Laurent, déléguée générale de la Cinémathèque de Toulouse. Sorti en 1925, Metropolis fait aujourd’hui parti des « mémoires du monde » de l’UNESCO.
L’industrie ne fait qu’un avec le septième art. C’est l’une des premières impressions qui ressort de l’exposition Metropolis. « Ce vernissage a un caractère exceptionnel. Il rejoint l’espace Bazacle sur la consécration du patrimoine » signale Natacha Laurent. Après avoir été représentée à Berlin et Paris, l’exposition a trouvé un nouveau décor à Toulouse, plus industriel. Dès l’entrée, un robot attend les visiteurs. « Pour l’anecdote, il n’est pas en acier, mais en bois » explique Natacha Laurent. Plus que cela, l’emblème de Metropolis a inspiré ses successeurs, tels que Star Wars. Derrière lui, une fenêtre s’ouvre sur une partie du monde de l’industrie, l’atelier d’EDF.
L’envers du décor
A travers une salle où la lumière est feutrée, les images, croquis et reproductions se succèdent. Le visiteur arpente ce lieu mystérieux où grondent les machines de la centrale électrique. Comment est tournée une scène? Comment se préparent les acteurs ? Comment sont réalisés les effets spéciaux? Les techniques de ce » Méliès allemand » sont révélées.
Six grandes parties émergent dans ce labyrinthe. A chaque fois, le spectateur est accueilli par un extrait du film. Avant de découvrir les costumes, extraits de la bande son ou photographies de l’époque. De quoi saisir les ficelles du cinéma de l’époque. Au détour d’un écran, le visiteur apprend par exemple que les effets spéciaux étaient réalisés par la surimpression de négatifs. Les plus curieux apprécieront les photographies de l’emblématique couple Lang. » Le couple jet-set de la république de Berlin » ajoute Christophe Gauthier, conservateur de la cinémathèque de Toulouse.
Une exposition tout public
Les visiteurs éclairs ne seront pas déçus. Malgré le faste travail réalisé par la Deutsche kinemathek -à l’origine de l’exposition-, dix pièces phares ont été spécialement sélectionnées. Parmi elles, on trouve une caméra sur une balancelle. Elle était utilisée à l’époque pour créer un remous sur l’image. Ou encore un dessin représentant la ville de Metropolis. Plus de trois mois ont été nécessaires pour reproduire les variations de lumière nécessaires pour la bande. Un travail de virtuose…
« L’exposition peut être une bonne introduction au film » signale Natacha Laurent. Les visiteurs ont alors plusieurs manières d’arpenter dans le film. Pour la rendre plus ludique, le conservateur de la cinémathèque de Toulouse regorge d’anecdotes. Dans la scène finale où l’héroïne est brûlée vive, il confie que « l’actrice croyait mourir durant le tournage. C’était un vrai bûcher .« Que l’on retienne l’aspect visionnaire ou technique, cette exposition est une invitation dans les coulisses du septième art.
La restauration d’un chef d’oeuvre
Ce travail colossal a été réalisé grâce à la restauration de l’unique copie de l’époque. Elle a été retrouvée à Buenos Aires il y a 4 ans de cela. Une bobine de 16 millimètre, avec vingt minutes supplémentaires qui nous fait faire un bond dans le passé. Et si vous souhaitez voir le film, la Cinémathèque le diffuse le 1er mars et le 7 avril prochain. Après l’envers du décor, la découverte de cette « légende du cinéma ».
Entrée gratuite
Du 14 février au 15 avril 2012
Possibilité de visite guidée
Espace Bazacle ouvert de 11h à 18 h sauf le lundi