« Un matelas pour un toit. L’état hors la loi » . C’est le slogan scandé par plus d’une centaine de manifestants. Ce jeudi 9 février, la FNARS, Urgence un toit et le collectif inter association Toulouse se sont joints pour dénoncer le manque de logement devant le monument aux morts.

« Les matelas sont un symbole. Ils représentent le nombre de personnes laissées sans toit » explique Alain Cerisola, président du Secours Populaire de Haute Garonne. Entre les pancartes « la rue tue » et « le vivre ensemble, c’est bien sauf à 8 dans une pièce », les associations dénoncent l’insuffisance du nombre d’hébergement en Midi Pyrénées. « Il est scandaleux de devoir attendre qu’il fasse froid pour que l’Etat agisse » regrette Alain Cerisola.
Une action symbolique
Un camion, rempli de matelas, arrive vers 12h30. Les manifestants se relaient pour le décharger. Avant d’aller entasser ces édredons devant la préfecture. »On les abandonne, comme l’Etat le fait avec les sans-abris » s’indigne Geneviève Genève, co-coordinatrice du collectif inter association Toulouse . « Ainsi, on veut sensibiliser un large public aux problèmes du logement » confie Mari-Eve, militante au FNARS.
Autour d’elles, les militants scandent des « STOP à l’hébergement au thermomètre« . En effet, 64% des personnes qui ont appelé le 115 en décembre dernier, sont restées sans solution d’hébergement. Selon les manifestants, le 115 et l’hébergement d’urgence sont des propositions ephémères. C’est également l’avis de Vince, un sans-abris de 25 ans. Ses chiens portent son message :« j’ai les poils trop courts, j’ai froid ». Il vit dans la rue depuis 8 ans. Après avoir appelé durant 4 jours le 115, il a trouvé une place à la Halte de nuit.« C’est l’un des rares foyers qui acceptent mes chiens » explique-t-il. Ce jeune homme s’estime chanceux, mais peu ont connu le même bonheur.

Des logements d’URGENCE
Lors du plan grand froid, beaucoup de sans-abris sont placés dans des structures. Mais pour combien de temps? En effet, ils ne peuvent y rester que pour une durée de six mois. Ensuite, le calvaire continue. « Dès qu’il fait 0 degré, les sans-abris sont jeté hors des hébergements d’urgence » s’indigne Geneviève Genève. Vêtue d’un tee-shirt aux couleurs de l’association, elle colle des autocollants sur les matelas. Et distribue des tracts aux curieux venus voir le rassemblement. Pour elle, la loi DALO (Droit au logement opposable) n’est pas bien appliquée. « Il faut de la continuité dans la prise en charge » indique Geneviève.
A moins de 80 jours de la présidentielle, « il y a urgence sociale » explique une militante. En effet, la préfecture a annoncé que les places en hebergement seraient réduites de 50 % dès l’année prochaine. « Alors qu’aujourd’hui, il y a un logement pour cinq demandes. » Les associations attendent que les candidats à la présidentielle leur rendent des comptes. Selon eux, « tout le monde a le droit à un toit ».
Sandra Cazenave