La Nabka était commémorée hier dans le monde arabe. Sous ce nom se cache « la catastrophe », terme utilisé par les palestiniens pour décrire la création de l’Etat d’Israël en 1948, et l ‘exode de 760000 palestiniens qui a suivi.
Si ce jour est chaque année synonyme de tensions, la journée d’hier a été particulièrement sanglante.
Selon le site internet d’Euronews, 12 personnes ont étés tuées hier dans des affrontements avec Tsahal, l’armée israélienne. Selon le Point, d’eux d’entre elles au moins avaient pénétré en territoire israélien. Des centaines d’autres auraient été blessées. Ces incidents meurtriers ont éclatés sur le plateau du Golan, marquant la frontière entre la Syrie et l’Etat Hébreu. Rappelons que le Golan a été annexé par Israël en 1967 suite a la guerre des Six Jours.
Résultant de ces violences frontalières, le bouclage total de la Cisjordanie a été décrété jusqu’à lundi minuit par l’armée israélienne. Le Point rapporte un communiqué d’un porte-parole de l’armée, selon lequel « cette mesure a été prise conformément aux directives du Ministère de la Défense et en fonction des estimations concernant la situation ».
D’autres manifestations ont éclatées dans la journée de dimanche en Cisjordanie même, avec cependant moins de gravité.
Les critiques et condamnations ont évidemment été très sévères, de la part de Damas qui a dénoncé les « actes criminels d’Israël, qui devra assumer la totale responsabilité de ses actes ». Cité par Euronews, le Président de l’Autorité Palestinienne a aussi réagi, déclarant que « ce sang précieux n’aura pas été versé pour rien, mais pour la libération et les droits du peuple palestinien ».
Réfugiés dans tous les pays frontaliers, la « diaspora » palestinienne en Syrie se chiffrerait à 470 000 personnes selon le journal francophone libanais l’Orient le Jour.
La situation de ces réfugiés constitue l’un des principaux problèmes empoisonnant le processus de paix dans la région, et plus largement une source de tensions politiques et sociales dans les pays concernés (Jordanie, Liban, Syrie, … ).
Au Pays du Cèdre, par exemple, les palestiniens ne sont pas considérés comme des citoyens à part entière. Ils y seraient entre 250 000 et 400 000 selon les chiffres (UNRWA – Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les refugies de Palestine dans le Moyen-Orient -, et chiffres non officiels). Ils n’ont par exemple pas le droit officiel de travailler, de voter, et vivent pour la plupart dans des « camps de refugies ». Ils constituent un véritable Etat dans l’Etat.