Le Haut commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a prévenu vendredi qu’il était confronté à un manque critique de financement pour ses opérations en Libye et dans les pays voisins. « Si les pays donateurs n’engagent pas des fonds rapidement, cette pénurie de fonds aura probablement des conséquences sur l’assistance humanitaire vitale à des dizaines de milliers de personnes déplacées par les récents combats », a dit un porte-parole du HCR, Andrej Mahecic, lors d’une conférence de presse à Genève.
à Tobrouk et à Benghazi
Le HCR avait publié un appel de fonds d’un montant de plus de 68,5 millions de dollars pour financer les trois premiers mois de son opération d’urgence prévue pour durer quatre mois. « Jusqu’ici, nous avons reçu la somme de 39,4 millions de dollars, dont la totalité a été dépensée ou engagée. Nous appelons les pays donateurs à combler d’urgence cette pénurie de fonds », a dit le porte-parole.
Sur les fonds déjà reçus, 18,4 millions de dollars ont servi à financer le programme conjoint du HCR et de l’Organisation internationale des migrations (OIM) pour l’évacuation humanitaire de plus de 100.000 ressortissants de pays tiers depuis l’Egypte et la Tunisie.
Par ailleurs, plusieurs millions de dollars ont été dépensés pour acheminer via un pont aérien du matériel de secours vers la Tunisie et l’Egypte, pour offrir un abri et assurer une protection à des dizaines de milliers de personnes attendant d’être évacuées, pour acheminer régulièrement par camion des articles de secours vers la Libye et pour assurer une aide financière aux réfugiés et à d’autres groupes vulnérables en Libye.
En Libye, le HCR a identifié la nécessité d’étendre ses activités afin de fournir une assistance à des dizaines de milliers de personnes déplacées et des milliers de réfugiés qui dépendent de l’agence pour les réfugiés afin de recevoir une aide.
Le HCR dispose à Tripoli d’une petite équipe d’employés nationaux, qui fait de son mieux pour offrir une assistance aux réfugiés et aux demandeurs d’asile enregistrés auprès du HCR. « Nous considérons que les besoins humanitaires dans l’ouest de la Libye sont significatifs. Le HCR et ses partenaires sont prêts à offrir une assistance humanitaire dans l’ouest du pays si et quand la permission sera accordée par le gouvernement », a dit le porte-parole.
« Nous avons déployé une équipe d’urgence en mission à Tobrouk et à Benghazi dans l’est de la Libye dans le cadre d’une équipe inter-agences. Les autorités locales ont identifié plus de 35.000 personnes déplacées, la plupart depuis Ajdabiyya et d’autres sont originaires de Brega. Elles indiquent que le nombre total des déplacés avoisinerait plutôt les 100.000. En effet, la population d’Ajdabiyya compte habituellement 120.000 personnes et la ville s’est quasiment vidée de ses habitants. Quelques milliers de personnes ont rejoint l’Egypte, mais la majorité des déplacés se trouvent à Benghazi et à Tobrouk. Selon les autorités, leur quotidien est quasiment assuré, et ce grâce à la générosité de la communauté locale. Toutefois, des signes de tension apparaissent du fait de la dégradation de la situation économique. Ces difficultés sont encore aggravées par le fait que les salaires des fonctionnaires n’ont pas été versés depuis deux mois.