Les Etats-Unis ont annoncé qu’ils ne participeraient plus directement aux opérations militaires en Libye. Leur rôle désormais sera de fournir une assistance technique et logistique, avec le maintient d’avions ravitailleurs dans le ciel méditerranéen, ainsi que des opérations de brouillage des radars et moyens de communication kadhafistes.
C’est la première fois depuis la creation de l’OTAN en 1949 que celle-ci mène une opération armée sans que les Etats-Unis n’y jouent le rôle principal. Les commandes sont donc laissées à la France et au Royaume-Uni, qui furent les premiers partisans d’une opération armée sur le terrain. Ont se souvient à cette occasion que les Etats-Unis, bien qu’ils ce soient engagés un temps, n’ont jamais réellement été enthousiastes à l’idée de s’engager dans un conflit de plus, avec les répercussions sur leur opinion publique que l’on connaît. D’autant plus qu’il n’y a plus de doutes sur le fait que ce conflit s’annonce (et se révèle) plus compliqué et sans doute plus long que prévu.
La bataille de Misrata, point chaud actuel en Libye, est un test parfait pour l’OTAN qui se retrouve à la tête d’une opération qu’elle n’a pas planifiée, de surcroit sans l’appui militaire des Américains. Le couple franco-britannique se retrouve donc encore un peu renforcé, il s’agit d’une nouvelle étape après la signature du traité de défense bilatéral de novembre 2010.
Pierre Rousselin, journaliste au Figaro, nous rappelle dans son blog « Géopolitique » que la dernière operation menée conjointement dans la région par les deux puissances européennes (avec cependant l’appui d’Israël) fût l’opération Mousquetaire en 1956, pour récupérer le contrôle du Canal de Suez. Elle se termina sur un échec.
Le Monde évoque aussi aujourd’hui la présence de centaines de mercenaires biélorusses qui combattraient pour le camp Kadhafi. Il cite le quotidien russe Komsomolskaîa Pravda, tenant lui même sa source de l’état-major biélorusse. Les mercenaires seraient, selon l’interview téléphonique de l’un d’eux, pour certains payés 3000 dollars par mois. Ils occuperaient des postes de représentants des renseignements militaires, conseillers, instructeurs, ou encore seraient chargés de l’entretien du matériel. Matériel qu’ils connaissent bien, puisque l’armée lybienne compte une majorité d’équipements de conception russe et soviétique.