L’actualité politique du Moyen-Orient toujours aussi chaude, comme le prouve la situation que connaît la Syrie depuis le 15 mars. Tour d’horizon des principaux titres de presse sur l’allocution du Président Assad à la nation syrienne.
des dizaines de blessés
Le Nouvel Observateur indique sur son site internet que Bachar el-Assad, au pouvoir depuis 2000, a clairement déçu lors de son intervention télévisée du 30 mars. Et ce tant l’opinion internationale que les manifestants syriens eux-mêmes.
Malgré les promesses de réformes, et notamment la question de la levée de l’état d’urgence, aucune annonce engageante n’a été faite. Le fils d’Hafez el-Assad n’a cependant pas définitivement exclu des reformes au cœur du régime. Le Monde rappelant par exemple qu’il a assuré de l’intégrité du prochain gouvernement, avec pour objectifs de lutter en « priorité » contre la corruption latente et le chômage (des jeunes en particulier).
Le quotidien syrien Techrine allant dans ce sens, puisque écrivant que « les ministres doivent être choisis pour leur compétence, leur honnêteté, leur capacité a prendre des décisions et a les appliquer ».
D’ailleurs, nous pouvons lire dans le Figaro que le président a fustigé la « conspiration d’une minorité de la population », et surtout de la puissance américaine, voulant semer le chaos dans la région de Deraa, dans le sud, et plus largement dans le pays entier.
Peu de déclarations, donc, et un discours qualifié à l’unanimité de « vide », et de « pari risqué ».
Selon Libération, Bachar el-Assad ne pouvait pas surprendre. En effet, selon le quotidien, le président a choisi d’adopter une position ferme et de ne pas se laisser guider sa politique par la rue. Afin peut-être de ne pas faire les mêmes « erreurs » que Ben Ali en Tunisie et Moubarak en Egypte.
Interrogé sur un scénario similaire à celui de la Lybie, le ministre français des affaires étrangères, Alain Juppé, a cependant indiqué que « chaque situation est unique ». Pas d’opération militaire en vue, donc, position géopolitique largement relayée par les media.
Bernard Guetta se livre sur France Inter à une analyse prenant en compte la situation des minorités religieuses dans le pays (chrétiens, kurdes), et la crainte de celles-ci de voir la majorité sunnite s’accaparer le pouvoir. Il rappelle que Bachar el-Assad, de confession alaouite, appartient lui même à une minorité.
Les colonnes du quotidien libanais l’Orient le Jour nous apprenaient que des centaines de manifestants avaient affronté le soir même à Lattaquié les forces de l’ordre, les violences ayant provoqué des dizaines de blessés.
Car la situation sur le terrain ne semble pas connaître de réelle accalmie. Le Figaro nous apprends que des actions sont par exemple encore prévues dans le pays vendredi. Avec pour objectif affiché de revendiquer le désir de démocratie et de saluer la mémoire des « martyrs ». Le cas de Khalil Zatima, ayant succombé hier à l’âge de 17 ans suite aux blessures infligées lors d’une manifestation est notamment cité.
La journée de vendredi sera aussi déterminante. Comme dans les autres pays arabes ayant connu des soulèvements, la sortie des mosquées pourrait donner lieu a des manifestations et à de nouveaux affrontements.
Photo CC/Bernard Gagnon : Plaque de rue près de la Mosquée des Omeyyades, Damas, Syrie