La percée du Front National au premier tour des élections cantonales pose un problème politique à droite, comme à gauche. De nombreux candidats frontistes estampillés « Marine Le Pen » se retrouvent au second tour de l’élection cantonale. Souvent après avoir éliminé le candidat de la droite dite « classique ». Ainsi en Haute Garonne sur les cantons de Tournefeuille et de Colomiers. Une première historique. Une vague bleu marine qui pose de nombreuses questions à un an des élections présidentielles de 2012.
Face à cette menace, la gauche a tout de suite réagi en annonçant un front républicain. Au Parti socialiste, consigne est donnée de voter pour le candidat « non Front National » en cas de duel final sans candidat de gauche. Autrement dit, et la formule a été rappelée à plusieurs reprises par plusieurs responsables, appel est lancé pour faire barrage à l’extrême droite éventuellement en votant pour les candidats UMP qui se seraient maintenus.
Plusieurs ténors de la droite, le chef de l’UMP et, indique la presse lundi après midi, le président de la République en personne, ont eux modifié leur doctrine. Et c’est un fait politique majeur sous la Ve République. Qui pourrait avoir des conséquences majeures sur le paysage politique français. Dimanche soir, réagissant aux premiers résultats du premier tour de l’élection cantonale, Jean François Copé a esquissé la doctrine du « ni ni ». Ni vote pour le candidat du Front National, Ni consigne de vote pour le candidat de la gauche et du PS au second tour des cantonales dans l’hypothèse ou la droite classique serait éliminé. Dans le département de Haute Garonne, Jean Luc Moudenc, désormais chef de l’UMP a lui aussi rallié cette position « Ni cautionner le FN, ni conforter l’hégémonie du PS ». Plusieurs responsables de l’UMP refusent donc aujourd’hui un Front républicain pour faire barrage à l’extrême droite. Une position refusée par d’autres ténors comme Laurent Wauquiez ou Nathalie Kosciusko-Morizet et qui à terme pourrait notamment faire imploser l’UMP et laisser présager, comme en Italie, d’accords électoraux entre la droite et l’extrême droite.
Photo Toulouse7.com : Seule la photo de Marine Le Pen figure sur les affiches officielles des candidats FN. Sur de nombreux panneaux d’affichage, ces affiches ont été dégradées.