Avec des précipitations très inférieures à la normale depuis octobre 2010 dans la plaine de Chine du Nord, la première région productrice de blé du pays, la récolte pourrait être mauvaise et menacer la sécurité alimentaire, a indiqué mardi l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) dans un communiqué.
Jusqu’à présent, la sécheresse n’a pas affecté la production, mais la situation pourrait devenir critique si elle persistait au printemps et si les températures de février étaient inférieures à la normale, poursuit l’agence onusienne.
Les faibles précipitations et la couverture neigeuse insuffisante ont en effet réduit la protection des plantes contre le gel, pendant les mois d’hiver les plus rigoureux, de décembre à février, quand les températures peuvent descendre jusqu’à -20°C.
Ces conditions ont également mis en péril l’humidité des sols nécessaire pour la période de croissance qui suit la sortie de l’hiver, créant les conditions de problèmes potentiellement graves pour les récoltes à venir.
Les provinces touchées sont celles du Shandong, du Jiangsu, du Henan, du Hebei et du Shanxi, qui représentent ensemble près de 60% de la superficie ensemencée en Chine et les deux tiers de la production nationale de blé.
Selon les estimations officielles, dans ces provinces, 5,16 millions d’hectares ont été touchés, sur un total d’environ 14 millions d’hectares de culture. La sécheresse, qui se traduit aussi par des pénuries d’eau potable, affecterait déjà près de 2,57 millions de personnes et environ 3 millions d’;animaux.
La FAO relève toutefois qu’en dépit de ces mauvaises conditions, des éléments positifs – températures relativement douces, absence de gel – laissent penser que les récoltes pourront en partie être sauvées grâce à l’irrigation d’appoint mis à la disposition des agriculteurs par le gouvernement.
« Des conditions météorologiques défavorables dans les prochaines semaines, en particulier des températures extrêmement froides, pourraient encore dévaster les cultures », prévient la FAO, qui souligne que le gouvernement chinois a alloué quelque 15 milliards de dollars pour soutenir les revenus des agriculteurs et subventionner leurs dépenses en carburant, engrais et pesticides.
« Cette sécheresse dans le nord de la Chine semble mettre davantage de pression sur les prix du blé, qui ont augmenté rapidement dans les derniers mois », poursuit encore la FAO. En Janvier 2011, le prix moyen de la farine de blé vendu au détail avait augmenté de plus de 8% par rapport à novembre 2010, et de plus de 16% par rapport à janvier 2010.
La FAO met également en garde contre les risques occasionnés par une éventuelle persistance de cette sécheresse au printemps, qui affecterait cette fois directement la production de blé et créerait une situation critique pour les agriculteurs chinois et la sécurité alimentaire du pays.