Les propos du chef de l’état dans l’affaire Laëtitia a provoqué un tollé dans la magistrature. Un mouvement social d’une ampleur sans précédent touche désormais de nombreuses juridictions. Et de nombreux observateurs voient une montée en puissance du mouvement. Mais à lire les communiqués des syndicats de magistrats, le malaise est plus profond et les derniers propos du locataire de l’Elysée ne sont que la goutte qui a fait déborder le vase.
Ainsi et en réponse au pouvoir exécutif qui avait pointé dans l’affaire Laëtitia « une défaillance de la chaîne pénale » aurait été révélée, et « les sanctions qui s’imposent au regard des fautes seront demandées » le syndicat de la magistrature avait déclaré que « Ces velléités de lynchage, fondées sur des éléments extrêmement parcellaires, témoignent d’une véritable duplicité du pouvoir exécutif, qui choisit de désigner ses personnels à la vindicte plutôt que de s’interroger sur ses responsabilités pourtant évidentes ».
« une invraisemblable démagogie »
Ce syndicat, classé à gauche soulignait in fine que « Les magistrats ne seront pas les boucs émissaires d’un système qui porte le nom de RGPP (« Révision générale des politiques publiques ») et qui consiste à sacrifier le service public, la justice et les justiciables ».
Autre syndicat de magistrats très impliqué dans la fronde du pouvoir judiciaire, l’Union syndicale des magistrats accusait directement la tête de l’exécutif de priver la chaîne pénale « de moyens structurels ». Plus grave encore, dans un communiqué ce même syndicat accuse « le pouvoir exécutif de faire preuve d’une invraisemblable démagogie » et sur leur site internet, traitent Nicolas Sarkozy de « menteur » !
Mardi matin, la fronde des magistrats touchait de nombreuses juridictions de l’ouest de la France.
Photo DP/Zenodot Verlagsgesellschaft mbH/Yorck Project : Gens de justice par le peintre Honoré Daumier (1808-1879), musée des Beaux Arts de Lyon