« Chaque année, en Europe, des milliers d’enfants migrants sont placés en détention. Dans nombre de pays, ils sont amenés de force dans des centres de détention, généralement dans l’attente de leur éloignement. Ils y sont détenus dans des conditions quasi carcérales alors qu’ils ne sont coupables d’aucun crime », a déclaré le Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Thomas Hammarberg, dans son dernier article du Carnet des droits de l’homme publié aujourd’hui.
386 enfants placés en rétention en France
« La détention est pour eux une période de peur et d’incertitude. Presque toujours, ils sont pendant ce temps privés d’éducation et, parfois, exposés aux abus et à la violence » souligne encore ce Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe.
« Les gouvernements des pays d’accueil doivent revoir leur approche, car la politique qu’ils appliquent actuellement n’est pas humaine. Elle est d’ailleurs contraire à la Convention de l’ONU relative aux droits de l’enfant, selon laquelle la détention doit n’« être qu’une mesure de dernier ressort, et être d’une durée aussi brève que possible » et « l’intérêt supérieur de l’enfant doit être une considération primordiale » a martelé ce représentant du Conseil de l’Europe qui écrit « En France, par exemple, 368 enfants migrants ont été placés en détention en 2009. Ces enfants (âgés de huit ans en moyenne) étaient détenus avec des membres de leur famille ; il n’empêche qu’ils ont subi les aspects préjudiciables de la détention et vécu dans un climat d’angoisse. »
Ce commissaire propose aujourd’hui de « mettre en place des solutions humaines pour les mineurs non accompagnés. Ceux-ci devraient bénéficier de structures d’hébergement de plus petite taille, offrant davantage d’intimité et une meilleure prise en charge, et ils devraient avoir accès à l’éducation. Ce type d’approche serait également conforme au Plan d’action pour les mineurs non accompagnés récemment adopté par l’Union européenne ».
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