La Haut commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Navi Pillay, a exhorté les autorités égyptiennes à appeler de manière « claire » et « explicite » les forces de sécurité et les services de renseignements à protéger la population, alors qu’elle les soupçonne d’entretenir le chaos pour justifier le maintien au pouvoir du Président Hosni Moubarak.
les violences dirigées à l’encontre des journalistes
« J’exhorte les autorités à lancer un appel fort, clair et explicite aux forces de sécurité et de renseignement, qui ont protégé le régime autoritaire d’Egypte durant les 30 dernières années, leur demandant d’arrêter de saper la sécurité de l’Etat qu’elles sont censées servir », a déclaré vendredi Navi Pillay lors d’une conférence de presse à Genève, en Suisse.
« Hier le Président Moubarak a donné une interview télévisé dans laquelle il disait qu’il souhaitait démissionner maintenant mais qu’il était effrayé que la seule alternative ne soit le chaos. Ces deux derniers jours nous avons vu des scènes de chaos dans le centre du Caire, et l’un des principaux moteurs de ce chaos semble avoir été l’oeuvre des services de sécurité et de renseignement égyptiens », a-t-elle ajouté.
Elle a réitéré son appel aux autorités de mettre en oeuvre des réformes et de promouvoir les droits de l’homme et la démocratie. La Haut commissaire a aussi souligné la nécessité de mener une enquête pour déterminer si la violence observée ces derniers jours était planifiée et le cas échéant par qui.
« Cette enquête doit être menée de manière transparente et impartiale », a-t-elle déclaré.
La chef des droits de l’homme des Nations Unies a de nouveau exprimé son inquiétude sur les violences dirigées à l’encontre des journalistes et des défenseurs des droits de l’homme victimes d’arrestations et de détentions arbitraires. Elle a appelé à la réouverture des canaux de communication Internet.
Selon ses informations, une vingtaine de défenseurs des droits de l’homme locaux et internationaux ont été arrêtés au Centre de droit Hisham Moubarak par la police militaire. Certaines personnes emprisonnées appartiennent à des organisations non gouvernementales internationales comme Human Rights Watch ou Amnesty international.
« Tous les journalistes et défenseurs des droits de l’homme qui ont été arrêtés pour la pratique de leur métier doivent être immédiatement relâchés », a-t-elle martelé en appelant « les autorités à donner l’ordre aux forces de sécurité et de renseignement de cesser leur harcèlement extrême ».