« Des centaines d’enseignants en moins et des milliers d’élèves en plus en Midi-Pyrénées ». À l’appel des syndicats et partis de gauche, une manifestation a lieu samedi matin à Toulouse pour protester contre la politique du gouvernement. Pour les profs, la coupe est pleine. CGT éduc-action, DDEN, FCPE, FSU, JPA, OCCE, PEP, SGEN-CFDT, UNSA-Education dénoncent même une situation intenable en Haute-Garonne pour la Rentrée 2011. 200 enseignants de moins pour 4000 élèves supplémentaires dans le seul rectorat de Toulouse. Et 16 000 emplois supprimés dans toute la France.
Pis encore, les syndicats qui appellent à une large mobilisation au delà des personnels de l’éducation nationale, dénoncent « une rallonge de 300 millions d’euros votée en décembre à la demande du sénateur Carles en faveur de l’école privée par prélèvement sur les fonds destinés à l’éducation publique. Cette rallonge équivaut au paiement des salaires annuels de près de 7000 enseignants… »
« Même le syndicat des inspecteurs d’Académie, haut fonctionnaires d’Etat, s’insurge contre le démantèlement de l’école publique, au dépend de la jeunesse de notre pays » soulignent les syndicalistes.
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le président de la Région Midi Pyrénées Martin Malvy s’est lui dit : « inquiet pour l’avenir de l’école de la République »
Suite à la présentation de la carte scolaire pour la rentrée 2011 par Olivier Dugrip, recteur de l’Académie de Toulouse, et à la veille de la mobilisation contre le budget 2011 de l’Education nationale, Martin Malvy, président de la Région Midi-Pyrénées, a notamment déclaré :
« Nous pouvons être inquiets et nous indigner ! L’Académie de Toulouse perd à nouveau 182 postes alors que 2768 élèves supplémentaires sont attendus pour la rentrée prochaine. Sur la Haute-Garonne, seul un demi-poste d’enseignant supplémentaire est prévu pour accueillir les 1000 élèves en plus attendus dans le département. La casse de l’école de la République se poursuit et tous les moyens sont bons : augmenter le nombre d’élèves par classe, réduire la scolarisation des enfants de deux ans, supprimer les classes en zone rurale ou encore supprimer des postes d’assistants étrangers en langue. Ce sont les plus défavorisés qui en paieront le prix. Je tiens à rappeler que ces suppressions viennent s’ajouter à celles des années précédentes. Le budget 2011 prévoit 16 000 suppressions de postes d’enseignants, mais au total ce sont 66 000 postes en moins dans l’Education nationale sous « l’aire Nicolas Sarkozy ».
« L’enseignement des langues paie un lourd tribut avec 50 postes d’intervenants extérieurs de langues vivantes supprimés, a ajouté le président de Région. Je ne prendrai qu’un exemple pour montrer le fossé qui nous sépare des orientations gouvernementales : la Région Midi-Pyrénées a engagé cette année un plan pour équiper tous ses lycées de laboratoires pour l’apprentissage des langues étrangères. En supprimant les postes d’assistant étranger en langue, le Gouvernement sape tous les efforts qui peuvent être faits ».
Et de conclure : « alors que la lutte contre le décrochage scolaire a été érigée en « priorité nationale » par le président de la République, que le ministre de l’Education a déclaré cette semaine vouloir mieux repérer et aider les 120 000 jeunes de 16 à 18 ans qui sortent chaque année du système scolaire sans diplôme, il y a de quoi se poser des questions. Comment peut-on afficher ces objectifs et dans le même temps supprimer les postes des enseignants qui chaque jour doivent accomplir cette mission ? ».
Pierre Izard, Président du Conseil Général de la Haute-Garonne estime aujourd’hui que L’ école publique et laïque est aujourd’hui en danger !
« 16 000 postes d’enseignants seront supprimés en 2011 en France dans l’Education Nationale, 20 000 en 2012, avec pour seule logique, le dogme comptable affiché, du non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite.
La Haute-Garonne est particulièrement concernée par ces coupes brutales d’effectifs avec 150 suppressions de postes, alors qu’à la rentrée 2011 dans notre Département, les effectifs seront en augmentation de plus de 1200 élèves.
Avec le Groupe Majoritaire au Conseil Général, j’appelle à venir soutenir samedi 22 Janvier Place Jeanne d’Arc à Toulouse à partir de 10 H 30, la communauté éducative et les Fédérations de parents d’élèves de la Haute-Garonne, dans leur revendication pour que l’Etat affecte d’urgence au Département, les postes et les moyens financiers capables d’assurer un fonctionnement normal des établissements du 1er et du 2nd degré, et de garantir la qualité du service public de l’enseignement. »
Photo CC/Roman Bonnefoy/Toulouse7.com