La présidente socialiste de la région Poitou Charente a donc décidé de se présenter aux primaires socialistes en vue de la présidentielle de 2012. Celle qui fut la candidate malheureuse face à Nicolas Sarkozy lors du précédent scrutin est aujourd’hui dans une position moins confortable qu’en 2006. Face à Strauss Kahn et Fabius, Ségolène Royal avait largement remporté les précédentes primaires socialistes. Dès le premier tour de scrutin.
Aujourd’hui si ses réseaux se sont étendus, elle ne profite plus des conditions favorables qui avaient fait d’elle la candidate socialiste à l’élection présidentielle. Notamment de l’effet de nouveauté et de fraicheur qui avaient fait sa marque face « aux anciens » Fabius et DSK. Aujourd’hui une série de conditions objectives ne font plus de Royal la favorite de la compétition. Reste ensuite la dynamique de la campagne interne.
LE POUVOIR DES SONDAGES
Ségolène Royal n’est plus « la madone des sondages ». L’argument mainte fois entendu en 2006 « Ségolène Royal doit être la candidate du PS parce que les sondages la donnent victorieuse face à Sarkozy » ne tient plus. Le directeur du FMI, en pleine période de crise économique a désormais les faveurs des français et des sympathisants de gauche. Martine Aubry, à la tête de l’appareil, est elle aussi créditée d’indices de popularité supérieurs à ceux de sa rivale.
BEAUCOUP MOINS DE SOUTIENS
Plusieurs grands féodaux avaient soutenu Royal lors des précédentes primaires. Ils ont changé de camp et leur poids risque de manquer à l’ancienne ministre de François Mitterrand. Le maire de Lyon Gérard Collomb a annoncé qu’il soutiendrait Dominique Strauss Kahn. Georges Frêche disparu, Royal ne profite plus là d’un relais efficace dans les puissantes fédérations de Languedoc Roussillon. Quant à la fédération du Bouche du Rhône, elle pourrait se trouver très affaiblie par une série de scandales … Autres défections de poids : celle des deux autres candidats déclarés aux primaires. Manuel Valls et Arnaud Montebourg avaient soutenu Royal en 2006 …. les deux caciques font désormais cavaliers seuls. De nombreux militants croyaient en la victoire de Royal face à un Sarkozy proche de la droite de l’UMP : Royal, en ne parlant pas suffisamment des questions sociales, n’a pas su prendre le boulevard qui s’ouvrait devant elle. Là aussi la déception a été à la hauteur de l’attente.