Le Conseil de sécurité a renouvelé lundi, pour un an, le régime de sanctions destinée à protéger les institutions de la République démocratique du Congo (RDC) contre les milices armées, qui comprend un embargo sur les armes, des mesures de contrôle du trafic aérien, des sanctions individuelles pour ceux qui le contourne et le mandat du Groupe d’experts chargé de surveiller ces mesures et d’émettre des recommandations pour améliorer son efficacité.
Les membres du Conseil ont voté à l’unanimité le renouvèlement jusqu’au 30 novembre 2011, des mesures qui englobent notamment des interdictions de voyager et un gel des avoirs de ceux qui violent l’embargo.
Le dernier rapport du Groupe d’expert, qui se concentre sur ses activités dans la partie instable de l’est du pays et qui a été rendu public lundi, met en évidence les liens entre certains réseaux criminels et des membres des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC), dans l’exploitation illégale des ressources naturelles. Parmi les méthodes utilisées, le rapport cite les taxations illégales, la protection du racket, et diverses formes de contrôle coercitif du commerce de ces ressources.
« Cette implication, que le Président Kabila a condamné publiquement, a conduit à une insubordination de plus en plus répandue, à une concurrence des chaînes d’approvisionnement traditionnelle de la demande et à l’échec des poursuites intentées contre des groupes armés et à la protection les civils », indique le document.
Les membres du Groupe d’expert observent également que « si la plupart des principaux sites miniers dans les Kivus sont aujourd’hui sous le contrôle des FARDC, les groupes armés congolais et étrangers continuent de contrôler les ressources naturelles dans les régions plus reculées ». « Ils ont compté de plus en plus sur les intermédiaires et sur les attaques contre les populations civiles pour profiter du commerce des ressources minières », expliquent-ils.
Selon eux, « en dépit du fait que leurs agendas stratégiques diffèrent, ces groupes armés ont élargi leur coopération entre eux afin de maintenir leur capacité à attaquer les FARDC et à piller les populations locales ».
L’embargo sur les armes, qui date de 2003, vise les multiples milices armées dans l’est du pays, notamment dans les provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu et dans le district de l’Ituri, et « perpétuent un climat d’insécurité dans l’ensemble de la région ».
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