Dissimulée au milieu du projet de loi de finances pour 2011, la couverture maladie gratuite pour les sans-papiers pauvres a été votée par les députés mardi.
On y voit là un moyen certain de continuer la bataille contre l’immigration. La France pays des droits de l’homme et du citoyen vient de mettre un terme à l’aide médicale gratuite de l’Etat pour les personnes en situation irrégulière pauvres. Les députés ont voté hier une série d’amendements qui limitent cette aide médicale. A l’avenir, les étrangers en situation irrégulière vivant avec moins de 634 euros par mois (bénéficiaires de l’aide de l’Etat) devront payer un droit d’entrée de 30 euros par mois. Une « absurdité » selon les parlementaires de gauche et les associations. Rapporte l’Humanité.
Cette proposition est venue des députés de droite qui ont multiplié les amendements pour « limiter le champ de l’AME ». Pour les élus de droite ce sont les fraudes, les abus et autres ont eu raison du système « Ce dispositif est chroniquement en déficit et nous allons vers un budget exponentiel d’un milliard d’euros ! » a expliqué le député UMP Claude Goasguen.
Un budget néanmoins à la hausse
Le budget de l’aide médicale d’État pour 2011 est de 588 millions d’euros, une hausse de 42 % depuis 2002. Mais le nombre de bénéficiaires a lui aussi augmenté de 40 % probablement à cause des déboutés du droit d’asile, ou encore l’entrée possible des Roms bulgares et roumains en 2007 dans le dispositif pouvait-on lire dans l’Humanité. Dans tous les cas il n’est plus question pour des étrangers sans papier de bénéficier de la gratuité des soins. Surtout que beaucoup d’entre eux profite du système pour des opérations de confort qui ne sont pas vitales dénonce Dominique Tian (UMP) en citant les chirurgies esthétiques ou encore les fécondations in vitro.
Durcissement du texte
Le dernier amendement exclut les cures thermales ou le traitement de la stérilité. Et il limite aussi la notion d’ayants droit aux conjoints et enfants. A lire tous ces amendements on se demande vraiment si les députés pensent que le premier souci d’un sans papier c’est d’aller se faire une cure de jouvence en thalasso. Des mesures dures, pour des personnes qui vivent au quotidien avec la peur d’être renvoyées un jour chez elles. Elles devront désormais vivre avec la peur de tomber malade soit renoncer aux soins faute de moyen.
Députés de gauche et associations ont vivement condamné ces restrictions de l’aide médicale de l’Etat Pour le député de gauche Jean Mallot, « L’UMP a trouvé un nouveau bouc émissaire. Le déficit de la Sécurité sociale est tout à coup de la faute aux étrangers en situation irrégulière. Vous avez peur de l’envahisseur, les vieux fantasmes remontent ».Christian Hutin parlementaire socialiste parle lui d’une « aberration médicale » : « la rougeole ne demande pas à un malade s’il a ses papiers ou pas ».
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