C’est une surprise dans une ville considérée comme chaude. Toutes les manifestations contre la réforme des retraites se sont, pour l’heure, terminées dans le calme à Toulouse. Ce mardi 19 octobre, une fois de plus : ni dérapage, ni violence.
Réunis en Assemblée générale populaire au bas des allées Jean Jaurès, les radicaux n’ont pas appelé à un blocage du centre ville mais ont invité les manifestants à les suivre jusqu’à Fondeyre pour aller soutenir « ceux qui bloquent le dépôt de carburant ». Rapidement, entre 100 et 150 personnes ont pris, à pied, encadrés de policiers en civils, la direction de la barrière de Paris. Récit :
Les manifestants ont déjà marché quelques kilomètres dans la manifestation officielle des syndicats, les quelques 150 radicaux qui décident de poursuivre la lutte par d’autres moyens s’engagent à une Longue Marche. Depuis la place Wilson les irreductibles se dirigent sur les boulevards, direction les Minimes, certains chantent, d’autres profitent de cette marche pour se restaurer. Il fait beau et même les policiers semblent assez joyeux de poursuivre. Un commandant de police protége même les 150 manifestants en réglant la circulation sur un rond point.
Des passants saluent le cortège, d’autres regardent et s’interrogent. Un commerçant s’essaye à une critique. Il est conspué. Dans ce cortège composé de militants anarchistes et de membres de la gauche extrème deux drapeaux roses ornés d’ un fusil automatique. Message. Derrière, les voitures de police sont nombreuses. Un embouteillage se forme.
Passé la barrière de Paris, les esprits s’échauffent. Des jeunes, le visage couvert tentent de bloquer la circulation. Ils sont rapidement stoppés par les policiers en civil. Personne n’est appréhendé. Quelques dizaines de mètres plus loin, les radicaux poursuivent dans leur tactique de harcèllement en se saissant de pneux d’un garage. Un vol caractérisé. Nouvelle intervention des policiers en civil, en jeans et baskets qui distillent quelques coups de matraque téléscopique. Mais aucune arrestation. A quelques centaines de mètres du dépôt de carburant certains envisagent le pire. Il n’en sera rien. Au contraire.
Passé le rond point Cassagne, les manifestants arrivent devant le dépôt de carburant. Ils trouvent porte close. Plus loin, quelques CRS bloquent la rue. Un orateur prend la parole. Il dit que les ouvrier travaillent. Un conciliabule s’ensuit. Que faire ? Les meneurs décident de rebrousser chemin. Direction rond point du général Cassagne sur la route de Paris. Quelques voitures sont bloquées. Les CRS arrivent rapidement. Un groupe tactique se positionne directement sur le rond point. Intervention et tension : les CRS poussent, sans violence plusieurs radicaux qui portent une banderole et bloquent la route. Quelques cris mais pas de dérapage. Devant le déploiement de force, les prpvos reculent. A quelques mètres de là, les salarès d’une concession automobile regardent, interloqués.
Un face à face se crée. Rien de plus. Les provos rebroussent chemin une fois de plus. Fin d’affrontement sans violence.