Les représentants des missions de paix de l’ONU en Afrique de l’Ouest ont lancé mercredi un appel aux dirigeants politiques et aux candidats en Guinée pour qu’ils surmontent les difficultés actuelles et qu’ils mettent tout en oeuvre pour créer les conditions nécessaires à la tenue du second tour de l’élection présidentielle de manière paisible.
facteur d’instabilité et de menace
Ils ont lancé cet appel lors d’une réunion de concertation de haut niveau à Dakar, en vue de coordonner l’action de l’ONU en faveur de la stabilité de la sous-région. La réunion était présidée par Saïd Djinnit, Représentant spécial du Secrétaire général pour l’Afrique de l’Ouest (UNOWA). Ellen Margrethe Løj, chef de la mission de l’ONU pour le Libéria (MINUL); Joseph Mutaboba, chef de l’ONU pour la Guinée-Bissau (UNIOGBIS) ; Abou Moussa, Représentant spécial adjoint principal en Côte d’Ivoire (ONUCI); et Berhanemeskel Nega, chef adjoint du Bureau intégré des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Sierra Leone (BINUCSIL) y ont également pris part.
Les participants ont aussi discuté des récents développements politiques dans le reste de la sous-région, notamment en Guinée Bissau, en Côte d’Ivoire, au Libéria, en Sierra Leone, au Niger et au Togo. Ils se sont félicités des progrès enregistrés dans le processus électoral ivoirien et ont encouragé tous les acteurs politiques à maintenir la dynamique actuelle en vue de tenir l’élection présidentielle à la date prévue. Ils ont souligné l’importance d’une étroite coopération au niveau régional pour maintenir la stabilité ainsi que pour soutenir le développement et la prospérité en Afrique de l’Ouest.
La tenue d’élections étant considérée comme un facteur d’instabilité et de menace à la paix sociale et tenant compte du calendrier électoral chargé en Afrique de l’Ouest, les représentants des missions de paix ont convenu de renforcer leur collaboration et de conjuguer leurs efforts en vue d’apporter aux Etats concernés tout l’appui des Nations Unies dans ce domaine.
Ils ont réitéré l’engagement de l’ONU à soutenir des processus électoraux libres, transparents et pacifiques. Ils ont appelé toutes les instances nationales, les candidats, leurs partisans et leurs populations à tout mettre en ouvre pour éviter les violences électorales et assurer le bon déroulement des scrutins.
Les participants ont, en outre, salué l’adoption de la déclaration de Dakar lors du Forum régional qui s’est tenu à Dakar du 15 au 17 septembre 2010 dans le cadre des commémorations du 10e anniversaire de la résolution 1325, consacrant le rôle des femmes dans le rétablissement et le maintien de la paix. Ils se sont engagés à poursuivre leurs efforts pour soutenir les initiatives de mise en œuvre de cette résolution et à coordonner leur plaidoyer en vue de promouvoir l’adoption de plan d’actions par les gouvernements des Etats de la sous-région. Ils ont également accordé leur soutien au plan d’action régional développé par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO).
Les chefs de mission ont enfin discuté des derniers développements liés au projet de lutte contre le trafic de drogue et le crime organisé, le West Africa Coast Initiative (WACI) crée en soutien à la mise en œuvre du plan d’action de la CEDEAO dans ce domaine. Ce projet s’appuie notamment sur les missions de paix de la sous-région pour renforcer les moyens des Etats concernés à savoir la Guinée Bissau, la Côte d’Ivoire, le Libéria et la Sierra Leone. Les représentants des missions de l’ONU ont réitéré leur soutien à la CEDEAO et à son action en la matière. Ils ont souligné la priorité à accorder à une approche coordonnée de la communauté internationale dans son ensemble afin de combattre efficacement cette menace à la paix et la stabilité de la sous-région.